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PADRE NOSTRO

Un film de Claudio Noce

Savoir sur quel pied danser

Valérie est le fils d’un policier exposé. Il a dix ans, alors qu’un matin de 1976, à 7h30, son père se fait attaquer par des hommes armés, dont l’un décède. Criblé de balles, son père survit cependant et va se retrouver sous protection rapprochée. Commence alors pour la famille une période de peur permanente…

Padre Nostro film

"Padrenostro" part sans aucun doute d’une bonne intention : décrire comment une menace permanente, durant les années de plomb, peut gâcher la vie d’une famille, en permanence en proie à la peur d’un nouvel attentant ou de l’enlèvement d’un fils. Une problématique qui a forcément des résonances avec le monde d’aujourd’hui et la menace islamiste. Mais "Padrenostro" poursuit aussi un autre but, fortement mis en avant dans sa scène d’ouverture, plutôt mystérieuse (où Valerio, adulte, suit un homme dans le métro, avant d’être pris d’une crise de panique lorsque les lieux sont évacués dans l’urgence...) : donner à voir le traumatisme d’un enfant, témoin d’un attentat, dont la perception est forcément faussée en de nombreux moments.

C’est ainsi que le film, doté d’une belle photographie, tente de nous embarquer dans différentes directions, en introduisant dans l’histoire un garçon plus âgé : celle de l’ami imaginaire (suggérée par la scène de jeu sur le toit), celle du garçon mal intentionné (suggérée initialement par la première scène de sortie de l’école), mais aussi celle de schizophrénie, le garçon plus âgé en question étant peu à peu adopté par la famille... En ne choisissant jamais une voie plus qu’une autre et pire, en tentant de nous duper sur la fin (avec les objets trouvés dans la sacoche), Claudio Noce finit par tuer tout ce qui pouvait faire le charme vénéneux de son film. Pire, si l’on considère la mention initiale (adapté d’une histoire vraie), et considérant que l’âge du réalisateur était en réalité de un an et demi au moment de l’attaque, on finit par réellement avoir la pénible sensation de s’être fait balader.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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