Banniere_11_films_de_separation_Saint_Valentin

OZI, LA VOIX DE LA FORÊT

Un film de Tim Harper

Le greenwashing et la déforestation expliqués aux enfants au travers d'une jeune orang-outan

Dans la jungle, vit une famille d’orang-outans. Lors d’un incendie nocturne, les parents sont séparés de leur fille, qui est recueillie dans un refuge. Peu à peu elle s’adapte et apprend même, adolescente, la langue des signes, ayant alors sa propre chaîne internet où elle poste des astuces sur la vie dans la jungle. Repérée par les médias, elle devient une influenceuse en lien avec la vie sauvage, et la firme Greenzar lui offre une tablette. Mais sa soigneuse qui s’occupe d’elle, offusquée, renvoie le cadeau sans plus d’explication. Persuadée que ses parents sont vivants, Ozi profite de l’intrusion d’un singe prénommé Chance dans le refuge pour partir avec lui à leur recherche. Direction la réserve de Sama Sama…

Ozi, la voix de la forêt film animation animated feature movie

C’est au travers du parcours du personnage d’Ozi, une jeune orang-outan recueillie dans un refuge, que le scénario de "Ozi, la voix de la forêt" permet d’éclairer les plus petits sur les effets néfastes sur la vie sauvage de la déforestation et de la plantation de palmiers en monocultures, la création de réserves pour les animaux délogés n’étant bien évidemment pas une solution à la hauteur des dégâts causés. Mais le film va même plus loin en soulignant le rôle des médias, bien plus intéressés par le sensationnel (ici le fait que Ozi parle la langue des signes) que par le message écologique porté (forcement déprimant), et en démasquant quelques attitudes de greenwashing de grandes entreprises responsables de dégâts irrémédiables sur les écosystèmes (la publicité en dessin animé 2D sur "Mr Palm" et ses prétendus bienfaits est assez significative de l’hypocrisie régnante).

Bien entendu le récit étant orienté vers les enfants, Ozi est accompagnée de personnages secondaires qui apportent un peu d’humour et de légèreté au récit. Parmi eux on notera surtout les deux petits orang-outans Peanut et Jelly, agités et capables de toutes les catastrophes, et la rhinocéros prisonnière de sables mouvants, dont les réflexions idiotes viendront égayer le récit. Le scénario réserve aussi son lot d’action pour les plus grands, qu’il s’agisse de la découverte de la forêt (Ozi, élevée en refuge, n’est forcément pas très agile) ou de l’opposition des animaux de la réserve à voir leur milieu « favorisé » mis en danger, peu importe ce qui arrive aux autres, qui sont encore en forêt. Cette approche permet au final de souligner l’intérêt à la fois des lanceurs d’alerte, mais aussi de créer une parabole sur la résistance de ceux dont le mode de vie devrait nécessairement changer pour mettre fin à certaines pratiques. "Ozi, la voix de la forêt" s’avère donc un film d’animation à la fois ludique et pédagogique, qui pourrait bien faire la joie des séances scolaires plus tard cette année.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

Laisser un commentaire