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OTRA PELICULA DE AMOR

Un film de Edwin Oyarce

Une histoire banale, ridiculisée par des passages oniriques ratés

Sebastian revient dans son village vivre chez son père et sa nouvelle maîtresse. Il retrouve par hasard son ami d'enfance, le timide Diego, aficionado de photos...
Affiche du film Julieta

Simple histoire de fin d'adolescence, de complicité trouble entre deux garçons, amis d'enfance, confrontés à la défaillance de leurs modèles parentaux, « Otra pelicula de amor » ne fait pas preuve de grande originalité. Il faut dire que le titre lui même, annonce presque la couleur. On pourrait le traduire en « Un autre film d'amour » ou plutôt « une autre histoire d'amour », comme pour souligner la banalité de l'intrigue, faite d'un quotidien de jeux, baignades, oisiveté et fumettes. Il faut dire que nous sommes en bord de mer, et que les deux garçons passent leur temps à dormir ensemble (en sous-vêtements), se prendre en photo, ou se raconter leurs premières fois. Le trouble des premiers émois est donc bien là.

Et tout cela sent le vécu, de la frustration liée à l'incertitude sur les pulsions ou les sentiments de l'autre, aux gestes hésitants dans la plus grande promiscuité, jusqu'à l'inévitable irruption d'une fille dans le tableau, qui viendra bien entendu le noircir. Le récit se déroule donc, sans surprise ni relief. On notera cependant quelques jolies scènes avec l'amie dans le coma à laquelle Diego rend visite et raconte sa vie, lui mettant du rouge à lèvres pour égayer sa chambre devenue un sanctuaire tout de blanc orné, ou avec la mère de Diego, alcoolique notoire, pathétique et drôle, finalement très consciente de ce qui se joue sous ses yeux.

Malheureusement, le réalisateur a choisi d'agrémenter son histoire de passages oniriques qui frisent le ridicule. Les rêves initiés par une télévision sans émission, l'apparition d'une sorte de prostituée plantureuse, lançant un « Hola soy Lola », sensée représenter le désir masculin laissent perplexes, quand ils ne prêtent pas à rire. D'autant que revient par moment dans la réalité du garçon, une sorte d'éphèbe représentant son désir homosexuel, et toujours prêt à le conseiller et le rassurer. Il lui livre notamment un message finalement ambigu, l'enjoignant à simplement « profiter ».

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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