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NIGHT RAIDERS

Un film de Danis Goulet

Une dystopie qui sent le déjà vu

Dans un futur proche, une femme amérindienne et sa fille survivent seules dans une maison au milieu de la forêt. Une nuit, leur maison est attaquée, mais elles réussissent à fuir, laissant les lieux incendiés derrière elles. Réfugiées dans un lotissement de banlieue abandonné, elles croisent une femme noire et son fils, et assistent impuissants à l’arrestation musclée de ce dernier, comme « mineur non enregistré ». Peu de temps après, la fille étant tombée gravement malade, une autre femme, qui les a accueillies propose que la mère laisse sa fille se faire capturer, afin qu’elle puisse être soignée. Dix mois plus tard, d’un côté la fille a retrouvé ses forces et se trouve dans une académie pour enfants au régime militaire, de l’autre la mère rejoint une tribu native qui voit en elle la sauveuse « venue du nord » qu’une certaine prophétie annonçait…

Night raiders film movie

Sortie en VOD, Blu-Ray et DVD le 11 août 2022

Pas facile de trouver une approche originale pour un film imaginant un univers dystopique avec un État quasi totalitaire, aux motivations mystérieuses. La tentative d'originalité de "Night Raiders", passé par la section Panorama du Festival de Berlin 2021, est de prendre des héros amérindiens et de mêler une notion de prophétie tribale à des dimensions technologiques actuelles (une confrontation fort à propos). Influencé autant par l'esprit de rébellion et les embrigadements d'un "Hunger Games", que par les aspects post-apocalyptiques austères de "La route" (auquel il n'arrive cependant pas à la cheville), le récit a du mal à passionner, traînant indéniablement en longueur, ceci dès son introduction.

Entre les hésitations de la supposée « élue » à s'engager dans un commando pour libérer les enfants, et un pardon trop facile d'une fille pourtant abandonnée, le scénario n'apporte pas grand chose de nouveau. Ceci d'autant que les motivations de l’État, devenu « propriétaire » des enfants (un concept de départ intéressant et potentiellement anxiogène) sont à peine esquissées, et que la conclusion laisse un peu à désirer, entre twist attendu et pointe de fantastique. Reste une jolie apparition d'une actrice décidément trop rare, Amanda Plummer ("Fisher King", "Ma vie sans moi") et une réalisatrice canadienne à suivre, Danis Goulet, capable de composer avec peu de moyen un film, si non réussi, tout au moins ambitieux.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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