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NIGHT AND DAY

Un film de James Mangold

Quand le grand n'importe quoi prend les commandes

A l’aéroport, une jeune femme se fait par deux fois, rentrer dedans par le même charmant inconnu. Se rendant à la répétition du mariage de sa sœur, elle se voit refusé l’embarquement pour des raisons de sur-booking. Mais quelques instants plus tard, l’hôtesse vient la chercher et l’installe dans l’avion, qui s’avère être aux trois quarts vides. Elle retrouve, à quelques sièges d’écart, le bel inconnu…

"Night and Day", dont le titre français oublie allégrement le jeu de mot sur « Knight » (chevalier) est encore un film en grande partie tourné vers la toute puissance de Tom Cruise, dont le personnage apparaît rapidement comme invincible, et dont le scénario tente de mettre en valeur de par son opposition avec le personnage de Cameron Diaz, totalement dépassé. Si la bande annonce, rythmée grâce à la chanson de Muse "Uprising", faisait encore illusion, les scènes d'actions, aux effets spéciaux bâclés (voir le crash de l'avion, ou la poursuite sur l'autoroute), désamorce rapidement toute tentative de suspense, puisque chacun sait qu'au final nos deux opposés vont s'en sortir, de la manière souvent la moins crédible du monde.

N'utilisant finalement que de manière anecdotique les ressorts de la paranoïa du personnage principal, on se désintéresse très rapidement des enjeux de la machination qui se joue probablement sous nos yeux. Heureusement, le film arrive tout de même à être réellement drôle dans les scènes où June (Cameron Diaz) est totalement ballotée, l'action n'étant que suggérée par des flashs sur le visage ou le corps de la belle, clairement droguée pour mieux supporter les improbables prouesses du héros. A trop vouloir en faire, comme avec la poursuite en moto dans les rues de Séville, les scénaristes se sont tiré une balle dans le pied, profitant avec parcimonie du plaisir que semble réellement prendre Cameron Diaz à jouer son personnage de faire-valoir.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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