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MON IDOLE

Un film de Guillaume Canet

Berléand au top

Assistant de télévision, et chauffeur de salle, Guillaume Canet se voit piquer sous le nez, une idée de nouvelle émission, par l'animateur avec lequel il travaille. Néanmoins remarqué par son producteur (Berléand), qu'il idolâtre, il va se retrouver propulsé dans la vie privée de celui-ci, d'une manière plutôt inattendue...

Le premier film de Guillaume Canet réalisateur, commence sur les rails de comédie grassouillette. Il emmène le spectateur en milieu connu, celui d'une émission de real-tv, où les gens viennent d'humilier quasi volontairement. Le trait est gros, et la satire facile.

Heureusement, après la découverte des rapports de travail biaisés par l'image, la trahison facile, et le pouvoir de séduction, Canet nous fait rencontrer rapidement l'improbable producteur, celui au contact duquel nous aurions été uniquement dans les dernières minutes d'une comédie classique.

Tout le début n'était donc qu'un prétexte pour nous amener à ce personnage, formidablement campé par François Berléand. Au mieux de sa forme, le comédien semble prendre un malin plaisir à torturer son disciple, en usant aussi bien de mensonges, flatterie ou cynisme, que de moquerie pure et simple. Les facettes du personnages sont multiples, et le spectateur ne peut qu'en être surpris.

Le scénario ose tout, du cerf déjà écrasé qu'on bute à bout portant, aux surprises parties délurée, où l'on se déguise en lapin, ou en petit baigneur. Et la mise en scène suit, gagnant en rythme ce que l'histoire gagne en folie et en absurdité.

Canet dévoile la corruption, la bêtise, l'ennui, l'infantilisation liés au pouvoir. La scène symbolique de cette emprise exercée sur un autre est certainement celle où Berléand demande à Canet de l'embrasser. Comme si cela était un dû, des plus naturels.

Ce n'est donc pas que la puissance des friqués que le réalisateur épingle, mais aussi la naïveté, la volonté de réussir à tout prix. Et l'on rit beaucoup devant tant de clairvoyance, d'acidité et d'humour noir : tant mieux.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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