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MI ULTIMO ROUND

Un film de Julio Jorquera

Deux caractères opposés

Dans la province d’Osorno au Chili, Hugo est devenu ami puis amant avec Octavio, un boxeur du cru, qui se voit déconseillé de poursuivre les combats, sous peine de mort d'un anévrisme. Tous deux s'installent ensemble à Santiago du Chili...

« Mi ultimo round » n'est pas un film à proprement parler sur la boxe, même s'il utilise ce ressort comme l'une des composantes classiques d'un récit où les personnages se battent pour vivre dignement. L'un d'eux ne ressent d'accomplissement qu'au travers de ce sport, qui lui permet d'affirmer sa présence, et qui vit dans l'incapacité de se sentir vivant sans cela. Le film constitue plutôt un double portrait. Celui d’Octavio, personnage plus âgé, mais qui a plus de mal à se trouver des amis, à être proche des gens. Et celui d’Hugo, plus jeune, un peu naïf et finalement trop confiant, qui lie facilement des relations, mais ne se rend nullement compte des motivations des autres.

Ces deux personnages, attachés l'un à l'autre comme à une bouée, le premier devant renoncer à sa passion et le second étant incapable de s'organiser une vie seul, ont valu à Roberto Farías et Héctor Morales un double prix d'interprétation masculine au Festival LesGaiCineMad de Madrid 2011. Filmés avec pudeur par Julio Jorquera, dans leur quotidien sans embrouilles, comme s'ils étaient ici pour ne pas déranger, ils touchent par leur détresse et leur involontaire solitude, au cœur d'un monde où survivre est l'unique priorité, et qui bannit toute différence, symbole de déviance et source d'incompréhension.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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