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MESSI

Entre documentaire et reconstitution : une expérience inégale en forme d'hommage à la persévérance

Lionel Messi, joueur de football argentin, est apparu dès son enfance comme un prodige du ballon rond...

Álex de la Iglesia (Lion d'argent au Festival de Venise du meilleur réalisateur pour "Balada triste" en 2010) est revenu en 2014 à la Mostra pour présenter aux Venice days (Journées des auteurs) un semi-documentaire sur le prodige du football argentin : Lionel Messi. Si la volonté d'innover du cinéaste est à saluer, le résultat n'est malheureusement pas apte à entraîner une totale adhésion. Car si son film est un hommage à la volonté et constitue presque une mise en image du rêve de chaque footballeur en herbe, il s'avère être un doux portrait en creux, totalement acquis d'avance au fameux joueur, seul absent de cette présentation.

Le dispositif choisi est plutôt intéressant. De la Iglesia invite le spectateur à naviguer d'une table à une autre dans une même salle de restaurant, où différents "acteurs" de la vie de Messi sont les convives. On assiste, alors, à un système d'interviews interactives, les personnes s'interrogeant entre elles grâce à un même écran qui leur rappelle des bribes de la vie ou de la carrière du joueur... Prennent ainsi la parole des membres de sa famille, des amis proches, des joueurs de son premier club étant enfant, des joueurs plus connus du Barça, mais aussi des stars du ballon rond, des professeurs et des entraîneurs.

Alliant à ces entretiens des images ou des photos d'archives, le manque d'équilibre de l'entreprise se fait ressentir lors de certaines reconstitutions des moments-clés de la carrière du joueur (sélection, problème d'hormones de croissance, rétrogradation due à une blessure, participation aux championnats...). En effet, le sur-jeu de certains acteurs (notamment lors des manigances pour s'assurer de sa participation dans l'équipe nationale d'Argentine) fait ressembler certains passages aux fameuses « télénovelas » que l'on peut voir en Amérique latine.

Si l'on découvrira avec une certaine curiosité les liens qui l'unissaient à sa grand-mère, décédée en 1998, et si l'on ressort du film persuadé de son don de persévérance, il faut bien avouer que le catalogue de compliments (et de comparaisons avec les plus grands) est au final plutôt ennuyeux. Pour peu que vous ne soyez pas fan de football et assez réticent face à toute forme de guimauve, il vaut peut-être mieux passer votre chemin.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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