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MANGE, PRIE, AIME

Un film de Ryan Murphy

Une montagne de clichés

Elizabeth Gilbert s'ennuie dans son couple, elle s'interroge sur son avenir, ce qu'elle veut vraiment. Sans trop savoir. Après son divorce, elle rencontre un jeune homme, acteur en herbe, avec qui elle vit une belle histoire. Mais cela ne lui convient pas non plus. Elle décide alors de s'offrir une année sabbatique, en espérant trouver ce qu'elle cherche...

Voilà un film qui laisse perplexe. Si chacun a droit de faire sa crise, de la quarantaine, de la cinquantaine, peu importe, celle à laquelle nous assistons de la part du personnage principal, Liz, sur la base d'une prédiction initiale des plus douteuses, agace dès le départ. Entourée d'amis compatissants, la belle se demande ce qui ne va pas chez elle, et nous aussi. Et si l'on peut être touché par la très belle scène de divorce dans un cabinet d'avocat, finissant sur un au-revoir silencieux et éploré de Billy Crudup (formidable acteur, décidément sous-exploité), on a bien du mal à croire en l'amourette qui se dessine avec l'acteur en devenir un rien maudit (James Franco, tout en désinvolture et sourire charmeur).

Pauvre petite fille riche, serait-on tenter de penser, puisqu'on ne sait pas très ce que va chercher cette femme. Du temps ? De la disponibilité ? Du plaisir ? Un équilibre paraît-il. Certes le mode de vie occidental, son rythme effréné ne semblent pas très propices à l'épanouissement de ceux ont envie d'autre chose que de travailler 80% de leur temps. Et nous voici donc embarqués, aux côtés d'une Julia Roberts dans un périple qui la mènera en Italie (où l'on mange à merveille), en Inde (où l'on prie sans chaussures et fait vœux de silence) et à Bali, où dans la sérénité et la discipline chacun a droit à sa petite histoire d'amour.

Entre clichés sur des pays dont on ne verra quasiment rien, hormis quelques paysages ou personnages stéréotypés, et personnages secondaires sortis de nulle part, et dont on devine à des kilomètres les traumatismes passés qui pourraient bien les rapprocher à terme de la belle, le spectateur finit par trouver le voyage d'un factice absolu. Reste le naturel de Julia Roberts, toujours intact, ses moues contrariées, ses sourires esquissés en coin, ses gênes passagères et son rire, irremplaçable. L'air de rien, l'actrice fait son show, et certains en redemanderont certainement. Les spectateurs en manque de dépaysement, d'authenticité et de spiritualité, certainement pas.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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