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MAMAN PLEUT DES CORDES

De belles découvertes

Une petite fille se perd dans une serre qui lui paraît immense, une femme africaine aux cheveux surprenants aide des pêcheurs, des grands mères qui fêtent (dignement) Noël, une petite fille est envoyée par sa mère dépressive à la campagne chez sa grand mère qui sent l’oignon…

Maman pleut des cordes film animation animated movie

"Maman pleut des cordes" est un recueil de quatre courts métrages d'animation qu'on pourrait relier par des thèmes communs : le fait de se sentir étranger dans un monde pourtant plein de découvertes, et le rapport enfants adultes. "Le Monde de Dalia" de Javier Navarro Aviles (2020, 3 mn) ouvre le recueil et s'avère le plus saisissant d'un point de vue pictural, l'animation jouant sur la transparence du personnage, imprégné ainsi des décors dans lequel il se perd. Une petite fille lâchant la main de son père, se retrouve ainsi à la fois fascinée et effrayée par l'intérieur d'une serre, habitée d'animaux (une grenouille, un colibris...) et d'éléments impressionnants pour le jeune être qu'elle est (une cascade, des arbres...). L'imagination s'y mêle intelligemment à la perception enfantine.

Deuxième court métrage, presque aussi fascinant, dans la simplicité apparente de ses traits façon feutres noirs sur fond blanc, "Tout sur maman" de Dina Velikovskaya (2015, 7 mn) nous emmène en Afrique, auprès d’une femme aux cheveux longs qui évoquent à la fois un fleuve, ou une corde à sauter… entraînant dans son sillage enfants, poissons, et chat chasseur... Entourée des enfants du village, elle va voir l’un des siens grandir, et partir. La poésie est au rendez-vous avec un dessin sobre mais muant, qui vous ensorcelle, jusque dans les scènes de nuit, où les cheveux rayonnent alors de blancheur… Mais il faut bien avouer qu’à la vision du film, le synopsis officiel nous a laissé un peu pantois. S’en suit un court métrage un peu décevant et dénotant dans l’ensemble, "Le Réveillon des Babouchkas" de Natalia Mirzoyan (2019, 8'). Avec une animation qui évoque la peinture retravaillée par dessus aux pastels, une petite fille se retrouve embarquée dans une soirée de réveillon particulièrement animée. L’humour slave et l’excès sont au rendez-vous, entre déguisements, bataille de pelotes de laine, et sapin transformé en fusée. Une apothéose pas très digeste.

Enfin le recueil se termine avec le film-titre, "Maman pleut des cordes" Hugo de Faucompret (2021, 30 mn) dans lequel une petite fille, Jeanne, âgée de 8 ans, est envoyée pour les vacances de Noël chez sa Mémé Oignon. Un joli récit qui évoque la distance du père, et surtout la dépression de la mère, tout en convoquant un personnage céleste de clochard vivant dans les bois. Présenté initialement comme une sorte de monstre effrayant, il deviendra le vecteur de rencontres de la fillette avec d’autres gamins du coin, tout comme de communion avec la grand-mère. Une animation en peinture sur papier, aux beaux décors bourrés de détails réalistes, qui évoque souvenirs et moments magiques (l’épluchure…) ou poétiques (la forêt qui « chante »...), pour donner un peu de relief aux moments simples de la vie et au partage.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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