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LUX AETERNA

Un film de Gaspar Noé

Rien de tel que l’extase de l’épileptique quelques minutes avant une crise…

Pour son premier court-métrage, Béatrice Dalle s’intéresse aux sorcières et demande à son amie Charlotte Gainsbourg si elle veut bien participer à son tournage…

Lux Aeterna film image

Cette phrase, en exergue du film, est un projet annonciateur, un objectif. Le film s’ouvre sur une discussion entre les deux actrices autour du mythe de la sorcière. Elles se racontent leurs différentes expériences de tournage, dans des scènes plus ou moins tragiques. Charlotte Gainsbourg n’a encore jamais été sur un bûcher, Béatrice Dalle si, et elle lui vente l’expérience.

Et c’est en effet vers le tournage catastrophe d’une scène de bûcher que le film se dirige. Très esthétique et plastique, il prend la forme d’un making –off, ou d’un documentaire sur le tournage. En split-screen, Gaspard Noé filme les deux femmes, tantôt dans un champ contre champ, puis dans des perspectives plus diverses.

Ce moyen métrage, présenté en séance de minuit à Cannes, par son format et sa terreur, s’approche plus de l’essai vidéo que de la fiction. Si l’objectif du réalisateur est de provoquer une crise d’épilepsie chez son spectateur, l’essentiel de la narration tient surtout à montrer les différents corps de métiers et potentiellement camps, en présence dans un tournage.

Ainsi, se découvre tour à tour un premier assistant, un chef opérateur, des actrices, des maquilleurs, des agents, et toutes sortes de parasites : un jeune cinéaste qui veut impérativement parler à Charlotte Gainsbourg de son nouveau film, un journaliste invité sur le plateau qui veut une interview, des gens qui squattent la table de régie... Tout ce fourmillement, multiplié par les différentes perspectives, dans ce lieu si étrange qu’est le studio, où chaque virage peut amener dans une nouvelle pièce.

Gaspar Noé présente ici un film à la limite de l’expérimental, objet inqualifiable et inclassable, dans lequel on retrouve tout ce qui fait son œuvre : le choc, les textes imprimés, les mises en garde et surtout, l’expérience.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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