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LOVE ET AUTRES DROGUES

Un film de Edward Zwick

Qui se ressemble s’assemble

Utilisant son physique ravageur et son regard de prédateur pour vendre n’importe quoi à n’importe qui, Jamie est un jeune commercial redoutable. Il va décider de mettre tout son talent au profit d’un laboratoire pharmaceutique, afin d’engranger un maximum d’argent, en vendant des antidépresseurs, puis des petites pilules bleues, jusqu’au jour où il va croiser sur sa route Maggie, une jeune femme qui elle aussi enchaîne les conquêtes, mais pour une tout autre raison. Alors que la belle va devenir le nouveau challenge du commercial, elle, atteinte de la maladie de Parkinson, veut profiter des moindres instants que la vie a à lui offrir, au jour le jour…

Dans cette jolie comédie romantique de fin d’année, Jake Gyllenhaal et Anne Hathaway se retrouvent à l’écran, après avoir été mari et femme dans le chef d’œuvre d’Ang Lee, « Le secret de Brokeback mountain ». Et le couple Gyllenhaal / Hathaway fonctionne plutôt bien. La complicité entre eux est évidente, et la tendresse et sincérité des sentiments qui va finir par les unir crève l’écran. Avec sa fraîcheur et son joli sourire, la « princesse malgré elle » aux multiples comédies romantiques incarne à merveille la femme à la fois forte et fragile, qui va succomber aux lourdes avances du beau et sensible Jake Gyllenhaal (que l’on voit malheureusement succomber à l’appel des gros studios et s’égarer, lui qui a excellé dans des films indépendants, qui lui avaient permis d’acquérir une certaine crédibilité).

Si on nous vend « Love et autres drogues » comme un film d’amour où les deux protagonistes sont souvent nus (ce qui n’est pas complètement vrais), les scènes d’amour ne sont jamais vulgaires, ni trop osées (c’est un film américain tout de même), et la nudité que l’on nous annonçait n’est pas celle d’un Lady Chatterley (bien que les fesses de Jake Gyllenhaal soient un spectacle assez agréable en soi pour la gente féminine).

Malgré le thème dramatique de la maladie, Edward Zwick (réalisateur des « Insurgés » et « Blood diamond », dont c’est le premier essai en comédie) évite de tomber dans le piège du pathos. Le mal qui ronge le personnage de Maggie est un prétexte à repousser son entourage, mais n’est pas là pour tirer les larmes des spectateurs (qui passent plus de temps à rire qu’à être dans l’empathie). Mais à cela, il ajoute une dénonciation des empires pharmaceutiques américains, redoublant d’efforts pour vendre des médicaments hautement rentables… et là, on sent un besoin de trop crédibiliser le propos. En parallèle, on regrette la présence de certaines scènes ou personnages, dont celui du jeune frère de Jake Gyllenhaal, aux faux airs de Zach Galifianakis, dont l’absence aurait rendu la comédie mois potache.

Edward Zwick l’aura compris, le parfait équilibre entre comédie et mélodrame est un exercice extrêmement difficile. « Love et autres drogues » est donc par défaut la comédie romantique de fin d’année (talonnée par « Bébé mode d’emploi »), qui apporte un peu de glam’ et de profondeur à une époque où les spectateurs ont bien besoin de rêve et de légèreté.

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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