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LE MOLIÈRE IMAGINAIRE

Un film de Olivier Py

Les dernières heures de Molière

17 février 1673, Molière, alias Jean Baptiste Poquelain, tousse de plus en plus, et ne sait pas qu’il n’a plus que deux heures à vivre. Il va bientôt monter sur scène pour interpréter le Malade imaginaire, pièce pour laquelle l’on espère la venue du Roi…

Olivier Py, metteur en scène de théâtre et ancien directeur du Festival d’Avignon, était déjà passé derrière la caméra en 2000 pour "Les Yeux fermés". Le voici qui 23 ans plus tard, après plusieurs scénarios qui sont restés à l’état de projets, réalise un nouveau long métrage, traitant d’un homme de théâtre. Un film baigné justement dans une tonalité toute théâtrale, les personnages déclamant des dialogues qui semblent longtemps travaillés, qu’ils soient sur scène ou dans la vie, dans les coulisses. Fortement documenté, à la fois sur la vie de Molière, sur laquelle on a finalement peu d’écrits, le film l’est aussi quant à la reconstitution du Théâtre du Palais-Royal. De ce point de vue, le film intrigue, mêlant des lieux parfois exiguës (le théâtre était de forme rectangulaire, précédents les théâtres à l’italienne aux formes arrondies), des espaces où l’on dîne pendant que la pièce se poursuit, d’autres où l’on séduit discrètement. Le decor est riche et par moments visuellement marquant, comme avec cet escalier rouge sur fond d’un immense mur de lambris rouges.

Pour le reste, le spectateur ne peut qu’accepter le point de vue proposé (ou « rêvé », comme aime à le dire Olivier Py), à force de recherches, sur Molière et ses amours, présenté ici comme toujours amoureux de celle qui fut son amante des années plus tôt (mais aussi la mère de sa femme), et comme bisexuel et entiché de son acteur principal, Michel Baron, qu’un duc rival couvre de cadeaux pour en faire son favori. Certes les plans séquences sont maîtrisés et très bien chorégraphies, donnant à voir tous les recoins des lieux. Certes les sujets traités, comme l’emprise de la religion, le fonctionnement des réputations et le rapport ambigüe au roi, ou encore l’amour et la sexualité, représentent une époque. Certes les acteurs parviennent à maîtriser un texte difficile, voulu pour en dire long sur les frustrations de chacun (la pauvreté pour Baron, la dépendance à la scène pour Molière). Mais le choix de ne finalement pas faire contraster les dialogues ou phrasés entre la pièce et la réalité, nous positionne, à l'imge du premier mouvement de caméra, où celle-ci passe par dessus le décor pour venir se caler dans la salle, face à la scène, en spectateur de théâtre, plus que de cinéma.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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COMMENTAIRES

Mamie Fanfan

mercredi 28 février - 8h07

Stupéfaite par ce film.
Plutôt morbide. Très libertaire presque porno.
Molière aurait-il apprécié ?
Acteurs supers. Décors gais. Costumes et maquillages grotesques.
La note est plutôt de 2 et demi pour moi.
La bande-annonce ne nous y prépare pas.

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