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KING GUILLAUME

Une comédie Pif, Pef, Plouf !

Magali et Guillaume forment un jeune couple qui essaie d’avoir un premier enfant né de l’amour ! Après plusieurs tentatives, on leur annonce une nouvelle grossesse. Le docteur précautionne de ne pas brusquer Magali et de ne pas la faire trop stresser. Le couple est enchanté. Mais c’est à ce moment que Guillaume reçoit une étrange lettre lui annonçant que son père, qu’il n’a jamais connu, est à l’hôpital, gravement malade, et qu’il souhaite le voir pour lui léguer son royaume perdu dans la Manche, son île, son château et ses sujets. La folie commence alors à envahir Magali…

Pour qui apprécie l’ex-bande des Robins des Bois et son cascadeur-acteur au nom aussi incroyable que drôle : Pierre-François Martin-Laval (Pef pour les intimes) ; pour qui apprécie l’humour de Florence Foresti, petit bout de femme qui aime autant les jus de goyave que la ville de Dunkerque. Pour ceux-là, le film « King Guillaume », réalisé par le premier et interprété par les deux, devrait susciter une intense curiosité si ce n’est une véritable attente frénétique ! Hélas ! Qu’ils soient directement avertis : la rencontre entre l’univers poétique de Pef et celui de la fille élue la comique préférée des Français n’a abouti qu’à une mièvre comédie qui comblera difficilement les plus de 15 ans.

Les tous jeunes spectateurs adoreront l’île en forme de grenouille (normal pour des Français sur une île prise aux Anglais !) et son château en forme de… euh laissez faire votre imagination. Ils rigoleront à l’épave du bateau penchée parce qu’un verre sur une table penchée ça tombe et ça casse, ils s’étoufferont de rire de voir Florence Foresti tout zigouiller dans l’hôpital sans qu’elle s’aperçoive de rien et ils découvriront qu’avec de l’argent on peut s’acheter plein de fringues façon Pretty Woman (« façon qui ? » me diraient-ils !).

Les plus grands, eux, auront une impression de déjà-vu et de déjà-ri assez prononcée en se souvenant s’être moins ennuyés entre deux gags bateau. Pourtant Pierre-François Martin-Laval avait bien commencé en ayant plein d’idées qui, prises indépendamment, pouvaient faire rêver : un lotissement et la mini-ville de Saint-Leuleu très Burtoniens, des lits-placards assez fendards, une jolie communauté Monthy-Pythonienne, une cabine téléphonique anglo-saxonne qui prend l’eau et des voisins accrocs à la crapette !

Oui mais voilà, mal enchaînés, les gags font plouf. Et, minée par une intrigue reposant sur un quiproquo un peu simplet, l’histoire plonge le film dans un vaudeville qui va à vau-l’eau… soit la dérive du "King Guillaume". Et on est d'autant plus triste que Pierre Richard (Cœur de Lion !) est exceptionnel de justesse dans le film.

Mais surtout qu’est-il arrivé à Pef-acteur ? Où sont passées ses mimiques, ses chutes imprévisibles et ses dialogues burlesques ? Pef, dans ce film, c’est comme Louis de Funès sans grimace ni gestuelle guignolesque. On ne le reconnaît plus et on le regrette vraiment ! Tout juste retrouve-t-on un souffle de folie Pefienne quand, dans une scène tournée à Londres, il saute de partout autour de Pierre Richard… Mais mise à part celle-ci et puis allez, peut-être une autre, Pef a disparu. Missing King Pef ! Car on ne le savait pas mais Pierre-François Martin-Laval est comme Jekill et Hyde, il a deux personnalités pour un seul corps. Et pour ce film il a tué Pef, laissant place à Pierre-François, un homme très sage, très fragile, très posé, bref tout le contraire du grave, décalé, imprudent et casse-cou de son autre Lui… Et ici ça ne fonctionne pas du tout, ce personnage n’apporte rien et on préfère radicalement son autre visage, son autre marionnette. Rendez-nous Pef !

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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