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KIKI LA PETITE SORCIERE

Un film de Hayao Miyazaki

Aventures enfantines

Kiki est une jeune sorcière, qui pour devenir grande, doit comme toutes les sorcières, trouver une ville où s'installer et confirmer ses talents. Ayant choisi une belle ville aux bâtisses anciennes, elle se fait accepter chez une boulangère, qui lui loue une chambre, en échange de la tenue d'un service de livraison à domicile, sur balais volant…

Voici enfin sur les écrans français, l'un des premiers dessin animé de Hayao Miyazaki (Le Voyage de Chihiro, Princesse Monoké, Le château dans le ciel, Mon voisin Totoro…). Datant de 1989, l'histoire de la sorcière Kiki n'en démérite pas pour autant au niveau de l'animation, certes moins fluide que dans ses dernières œuvres, et tout aussi enlevée et dynamique (voir la scène d'envolée en vélo, ou les scènes de déplacement de la sorcière dans les cieux). Pourtant, ce film est nettement différents des autres, car faisant la part belle aux personnages humains les plus normaux possibles.

Qu'il s'agisse en effet du jeune amoureux et aventureux copain ou du boulanger et de sa femme, ou encore des différents clients tous fortement bourgeois, le monde dans lequel l'auteur ancre son récit, est des plus réaliste. Preuve en est la sorte de ville à l'européenne dans laquelle son héroïne évolue, qui n'a rien d'exotique pour nous (et qui devait l'être bien plus dans l'esprit de ses compatriotes japonais). Le contraste est donc d'autant plus fort, avec le personnage de Kiki, à la fois particulière de par ses pouvoirs, mais aussi par son statut social, symbolisé par sa pitoyable robe noire et sa chambre isolée.

La différence, l'acceptation de soi et des autres sont les messages nobles que véhicule ce récit plein d'aventures, où les chats parlent avec cynisme. La société normative, tisse insidieusement sa toile, effaçant les différences de ceux qui cherchent à se faire accepter. Ainsi Kiki perd ses pouvoirs, ne comprenant pas que sa force réside dans son indépendance. Et comme dans tous les films de Miyazaki, le contact avec la nature, salvatrice, sera d'importance. Un Miyazaki tout en douceur, dont certaines images vous collent à la peau.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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