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JOHN RABE, LE JUSTE DE NANKIN

Sous-Schindler...

A Nanking en 1937, un responsable d’une usine Siemens, membre du parti nazi, se voit remercié par sa direction, et condamné à rentrer en Allemagne, un sombre militaire devant prendre sa place. Conscient de la fermeture de son usine, pourtant florissante, il va s’accrocher à son poste et oeuvrer à la mise en place d’une zone neutre à la veille de a prise de la ville par les japonais…

A la vision de « John Rabe », on pense forcément à la trame de « La liste de Schindler », transposé en Chine selon ce qui se veut être une histoire vraie. « John Rabe » est en fait une grosse coproduction (ici Germano-Franco-Américaine) comme on a pu en voir beaucoup durant le festival de Berlin 2009 (« Effie Briest », « Adam Resurrected »...), et certainement issues du succès d'un certain « La vie des autres », quelques années auparavant. Malheureusement, le personnage principal est décrit avec un tel manque d'ambiguïté (malgré sa croyance aveugle en les intentions d'Hitler) et il est pratiquement proclamé héros avant d'avoir fait quoi que ce soit ! D'autant que le regard admiratif d'Anne Consigny (pourtant excellente de rigidité naïve et de bigoterie en directrice d'une école de filles), ne fait qu'ajouter à cette désagréable impression.

Ajoutez à cela deux scènes pathétiques au suspens poussif à souhait, avec le faux départ de sa famille en bateau où le réalisateur en fait des tonnes (la foule agite les bras, on ne sait trop pourquoi...) et la nomination de Rabe comme responsable de la zone, et peu à peu le film s'embourbe dans un pathos convenu, que même les descriptions les plus horribles comme le concours de décapitations ne sauveront pas. Reste que « John Rabe » a le mérite de réunir une distribution internationale de qualité, avec des dialogues en divers langues. Au final, on ne retiendra pas grand chose du film, si ce n'est une jolie chanson sur les boules et le pénis d'Hitler, Himmler et compagnie... Très drôle.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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