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GHOSTS OF WAR

Un film de Eric Bress

Fourre tout

Pendant la Seconde Guerre Mondiale un groupe de soldats américains est chargé de tenir un château dans la campagne française. Il s’agit d’une ancienne base nazie que ces derniers risquent de vouloir récupérer. À peine arrivés, ils sont confrontés à d’étranges phénomènes : ils ne sont apparemment pas seuls…

Ghosts of War film movie

"Ghosts of War" dure 1h35 et c'est peut-être là tout son problème. Pour un film de groupe et un film d'horreur, durer aussi peu est parfois un inconvénient, ceci pour plusieurs raisons. Tout d'abord, le film de groupe implique une présentation de chacun des personnages avant de poser un objectif commun, l'idée étant de voir comment chacun est touché par cette mission et comment le groupe va se mouvoir en fonction des différentes personnalités. Pour ce premier point, "Ghosts of War" est presque exemplaire. Chris, Tappert, Butchie, Kirk et Eugène sont introduits tour à tour, en action, avant leur arrivée au château. La succession de ces premières séquences, qui pose également le contexte de la Seconde Guerre Mondiale et fait pressentir l'arrivée du fantastique, est aussi rapide, qu'efficace, peut-être à l'excès.

Une fois au château, les choses commencent à se gâter, en particulier dans l'horreur. En voulant trop jouer sur les ressorts des apparitions fantomatiques effrayantes, Eric Bress, le réalisateur ("L’Effet Papillon"), les vide de leur pouvoir évocateur. Il n'y a plus de doute pour le spectateur, les fantômes sont présents et agressifs. La facilité avec laquelle les soldats parviennent à les identifier, à comprendre leurs raisons d'être, et les moyens de leur faire face, est un imbroglio difficilement intelligible au cœur duquel figure un journal intime que seul Eugène parvient à lire. En résolvant les problématiques fantastiques par la lecture, et pas par l'action, Bress perd son spectateur et vide les personnages de leur motivation. Le caractère ne s'exprime pas, ils deviennent tous confus et interchangeables, aucun n'étant touché personnellement par ce drame et le mystère auquel ils sont confrontés.

Cependant, "Ghosts of War" possède deux qualités notables, dont la dernière est révélée à la fin du film et invite à un nouveau visionnage. La seconde, que l'on peut exposer ici sans risquer de gâcher quoi que ce soit, est la performance de Kyle Gallner, qui incarne Tappert, un jeune homme torturé par les crimes qu'il a commis pendant la guerre. Tappert est hermétique au fantastique, ses démons intérieurs sont plus terrifiants que les fantômes de château ou les nazis de l'extérieur. Il ne dort plus et mange à peine. C'est un guerrier précis et méthodique, complètement ailleurs, comme flottant, perdu. Il incarne une parole assez peu représentée, celle des jeunes qui sont détruits par le plaisir qu'ils ont eu à jouer à la guerre et qui, à vingt ans à peine, ne s'attendent déjà plus à revenir chez eux, car le monde qui les entoure n'est plus le leur.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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