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LES FANTÔMES DE GOYA

Un film de Milos Forman

Insipide

A la fin du 18ème siècle, à Madrid, Inès, la muse du célèbre peintre Goya, est accusée d’hérésie par l’un des prêtres inquisiteurs, le frère Lorenzo. Emprisonnée, elle ne pourra compter que sur sa riche et influente famille pour la sauver…

On voit bien ce qui a pu attirer Milos Forman dans ce récit. Mêlant histoire intime et Histoire avec un grand h, « Les fantômes de Goya » a le mérite de recadrer l'influence des guerres napoléoniennes sur un pays certes soumis à l'inquisition mais profondément ancré dans la religion, et qui ne saurait voir la prétendue aide des étrangers que comme une invasion. Malheureusement, la chose est faite à l'aide de bon nombre de clichés, comme de personnages manichéens, de la belle vistimisée à l'excès, au grand inquisiteur pervers, en passant par celui qui, malgré un retournement de veste surprenant, ne saurait changer de méthodes. Seul Goya lui même ne semble pas répondre à ces logiques.

Malheureusement cela semble du à la faible épaisseur de son personnage, qui malgré le titre du film, en est réduit à un simple témoin de faits historiques pourtant intéressants. Interprété par un Stellan Skarsgard (« Breaking the waves », « Dancer in the dark ») impassible et quasi inexpressif, il ne sert à vrai dire à pas grand chose et s'avère finalement le grand absent du récit. D'autant que face à lui officient deux grands comédiens. D'un côté Javier Bardem, qui arrive à faire de son personnage de prêtre insensible, un officier de Napoléon aussi retors qu'arriviste. Et surtout, de l'autre, Natalie Portman, dans un double rôle, impressionnante dans la légèreté d'une femme de joie, comme dans la décadence d'une mère perdue et physiquement âbimée. Vous vous souviendrez longtemps de son sourire édenté.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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