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LES ENFANTS DE TIMPELBACH

Un film de Nicolas Bary

Petits et déjà aussi insupportables qu'attachant

Une partie des enfants de Timpelbach aime à faire des blagues aux autres, persécuter les chats, ou lancer des poulets déconfits sur la seule maîtresse du village. Excédés, les parents décident subitement de quitter le village et de laisser les enfants seuls, pour une journée. Mais ils sont faits prisonniers par les soldats d'un mystérieux roi au langage étrange...

Après un générique façon livre en relief, parfaitement réussi, d'un point de vue rythme comme esthétique, « Les enfants de Timplebach » soutient le tempo et aligne les farces et moqueries dont sont capables les plus jeunes, avant de devoir un jour prendre conscience de leurs propres responsabilités. Vu sous cet angle, le film, d'après « Les enfants de Timplebach » de Henry Winterfield, est porteur de messages pour une fois différents du « crois en toi » ou du « différent et donc seul contre tous » charrié par la plupart des dessins animés ou films pour enfants venus d'outre Atlantique.

Il faut dire que le cadre de conte de fée (une sombre campagne bocagée et ceinturée de forêts aux résonances bavaroises) contraste avec la bonne humeur insolente et espiègle des enfants, soumis à la tyrannie grandissante de l'un d'eux et de sa bande. Apprentissage du pouvoir et de la résistance, de la vie en communauté, l'histoire séduira autant les petits que les grands (ah les frites faites à la raquette...), d'autant que la forme, dynamique, inventive, ne démérite pas, pour ce qui est un premier film.

Côté interprétation, la caricature légère sied parfaitement au ton du film, avec quelques mentions spéciales à Armelle en maîtresse - mégère et à Julien Dubois en muet téméraire et attendrissant. Seul bémol, le choix de l'acteur héros, Raphaël Katz, erreur de casting manifeste, qui sur-joue en permanence dans le côté peu sûr de lui et étourdi. Il agace vite. Mais cela n'empêchera pas leurs aventures palpitantes et surprenantes, servies par de rares et réussis effets spéciaux, feront le bonheur des cinéphiles de fin d'année, qu'ils soient occasionnels ou réguliers.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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