Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

THE END

Un film de Jorge Torregrossa

Flippant

Félix rejoint avec sa nouvelle fiancée, Eva, un groupe d’amis pour un week-end dans un chalet au fond des bois, dans une zone montagneuse d’Espagne. Sur les retrouvailles de ces amis qui ne se sont pas vus depuis longtemps, plane le souvenir de celui qu’ils appelaient « le prophète », et dont chacun semble éviter de parler ouvertement. Un soir, alors qu’ils se racontent quelques souvenirs au coin du feu, une étrange lumière traverse le ciel. Ils se rendent alors compte que les téléphones portables se sont éteints, l’électricité semble coupée, quant aux batteries des voitures, elles sont à plat…

Sortie directe en DVD et Blu-ray le 13 mai 2013

Dans ce type de thriller psychologique, le récit a pour mauvaise habitude de brader les personnages au profit d'une action souvent superficiellement tendue. Si ici les dialogues ne sont pas toujours convaincants, le scénariste va à l'essentiel, en livrant au compte-goutte les secrets des uns des autres, révélant des bribes de leur passé commun. Qu'il s'agisse d'une ancienne relation amoureuse, ou de détails sur la nouvelle venue, au premier abord engageante, il manipule son monde avec notamment l'influence supposée du fameux « prophète ». Tout cela sent bon la fin du monde, et joue à fond sur le côté purgatoire de l'ensemble.

La disparition des personnages commence donc, et l'angoisse commence à monter, imperceptiblement. Mais pour une fois nos héros coincés aux fonds des bois, décident de partir. Et le début d'un périple en milieu semi-naturel, à la recherche d'autres humains encore en vie, crée un malaise par les milieux civilisés ponctuellement traversés (la maison voisine, le camping...). Cette tension trouve son apogée lors d'une scène de rencontre avec une meute de chiens, à la limite du sauvage, lancés à la poursuite des quelques rescapés.

Mais le plus frappant est que ce récit improbable permet d'atteindre une étrange émotion, creusant le vide d'un espoir qui disparaît progressivement. Le destin de l'humanité semble s'être arrêté à une heure bien précise (les horloges et autres montres sont peut-être un peu trop nombreuses...) et la quête d'une explication et d'autres gens prend alors une dimension presque mystique. Les interprètes s'en tirent plutôt avec les honneurs, même si on aurait aimé connaître mieux certains personnages secondaires, notamment le plus inconscient de la bande, resté à moitié dans l'adolescence, ou encore le fameux prophète... Reste une production d'anticipation espagnole de qualité qui mérite indéniablement le détour.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire