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DONBASS

Un film de Sergei Loznitsa

Un kaléidoscope inégal sur la guerre civile

Dans une caravane, des figurants se font maquiller et attendent qu'on les appelle. Une responsable les emmène entre de petites baraques et, alors qu'un bus explose, leur demande de courir. Ils se retrouvent ensuite à témoigner de ce carnage, tels de vrais civils, devant les caméras de télévision. Nous sommes dans le Donbass, à l’Est de l’Ukraine, et le secteur est en état de guerre civile...

Après avoir présenté l'an dernier en compétition "Une femme douce", Sergei Loznitsa est revenu à Cannes en 2018 en ouverture de la section Un certain regard avec un film nous plongeant au cœur de la guerre civile ukrainienne et montrant confusion comme manipulation. Après une première scène dénonçant clairement une certaine manipulation médiatique, ce sont de multiples saynètes qui se succèdent mettant en évidence l'attitude des soldats des deux camps, la difficulté du travail des journalistes, mais aussi la corruption ambiante.

Jouant sur la durée de certaines scènes (la présentation des stocks détournés de l'hôpital, l'édifiante scène finale...), le cinéaste crée un certain écœurement face aux agissements des uns et des autres. Porteuses de dénonciations politiques évidentes concernant le totalitarisme ambiant, les séquences s'avèrent cependant inégales et parfois pas forcément utiles. La scène du mariage, difficilement supportable dans son aspect hystérique, est à cette image, empreinte d'une parabole qui n'est pas des plus légères. Autrefois bien plus poétique ou dans la suggestion, avec notamment "My Joy" ou "Dans la brume", Loznitsa semble malheureusement aujourd’hui dépassé dans la forme, par des démonstrations politiques certes légitimes, mais livrées de manière appuyée.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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