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CASSE-TÊTE CHINOIS

Un film de Cédric Klapisch

Super bueno !

Et c’est reparti pour les aventures – troisième partie – de Xavier, Martine, Isabelle et Wendy qui les amèneront dans la capitale économique mondiale, New York, et avec le même leitmotiv : la vie, c’est compliquée… les amours, c’est pire !

Pêchu, drôle, émouvant, le troisième film de Klapisch après "L’Auberge espagnole" et "Les Poupées russes" est dans la lignée de ces prédécesseurs, ces films générationnels qui ont d’abord parlé des jeunes, puis des trentenaires. Place aujourd’hui aux quadras ! En traversant l’Atlantique, Klapisch adopte le style du cinéma américain qui donne la pêche : le feel good movie. Tourner à New York ce n’est pas juste une lubie de réalisateur en manque de carte postale, c’est surtout très bien choisi : quelle ville caractérise le mieux la diversité des nationalités, le melting pot, en gros l’auberge espagnole ? La grosse pomme bien sûr !

Xavier a aujourd’hui 40 ans et selon lui, il a raté sa vie. Heureux en affaire (il est plébiscité pour son livre), Xavier est malheureux en amour. Wendy, sa compagne avec qui il a eu deux enfants, le plaque pour rejoindre avec les gosses sous le bras un New-Yorkais dont elle est tombée amoureuse. Refusant de se séparer de ses enfants, Xavier va chercher une solution pour obtenir la carte verte et résider aux États-Unis. Commence alors la découverte des divorces au rabais, les petits boulots non déclarés, la garde alternée des enfants, le mariage blanc… Les problèmes de Xavier ont évolué avec le temps : finis les ennuis de cuite (quoique), le voilà confronté aux vrais problèmes des quarantenaires !

Pour ce troisième volet, Klapisch mixe finalement les deux précédents films : on retrouve le ton, l’humour, la réalisation inventive et survitaminée de "L’Auberge espagnole", et les questionnements sentimentaux et les nœuds au cerveau sur le sens de la vie des "Poupées russes". Klapisch respecte les codes de sa trilogie avec un générique sur le même principe, des situations qui se répondent entre films (le réveil sur le canapé chez Judith Godrèche dans le premier et chez Cécile de France dans celui-ci), les visions de Xavier des « grands hommes » (ici les philosophes, après Erasme dans "L’Auberge…"), les clins d’œil de la présence du réalisateur himself et de celle de Zinedine Soualem (déjà dans les deux premiers opus). Certains pourraient râler de la lourdeur de ces citations, pour ne pas dire du copier-coller, mais comment ne pas plutôt y voir la volonté d’inclure ce film à un tout et d’en faire trois à l’unisson.

Retrouvant le format 35 mm, Klapisch filme magnifiquement au cœur des rues et des quartiers de New York. L’inventivité de certaines séquences (les superbes collages visuels), la bande originale divertissante et punchy, les situations drôlissimes précitées (auxquelles on peut ajouter le don de sperme pour que Cécile de France ait un enfant !), le rôle d’Audrey Tautou moins casse-cou*** qu’à l’accoutumée (oui certains se bonifient avec l’âge), font de "Casse-tête chinois" une excellente suite de la vie de Xavier et des trois femmes de sa vie… Le casting est impeccable et visiblement il prend autant de plaisir à jouer que le spectateur en prend à les regarder se débattre pour trouver cette toute petite chose insignifiante mais vitale qu’est le bonheur. Un vrai casse-tête chinois pour le dénicher…

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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