CAPITAINE SKY ET LE MONDE DE DEMAIN

Un film de Kerry Conran

Quand jules Vernes rencontre le comic et le manga

Dans un passé rétro futuriste, après que de nombreux savants aient été enlevés, une armada de robots géants attaque la planète, et disparaît tout aussi vite. Un seul homme va se dresser sur leur chemin, le Captain Sky et ses intrépides amis…

Ce film au scénario inédit est pourtant largement inspiré des comics et des pulps qui fleurissaient dans les années trente et quarante aux U.S.A. Mais les inspirations du scénariste et réalisateur sont nombreuses, à commencer par Jules Verne et ses idées futuristes fabuleuses. D’autre part les robots avec leur bras ballants de très grandes longueurs rappellent sans conteste ceux du château dans le ciel de Miyasaki. Et ce mélange des influences donne un goût particulier à ce film d’un autre âge et pourtant si proche de nous.

D’autant que le procédé filmique, tout est fait en blue screen, permet au metteur en scène de réaliser des effets somptueux et sans limite, aussi bien dans les scènes d’action que dans les décors et les paysages. Le grain de l’image et la photographie complètement retravaillés renvoient directement aux éclairages des premières séries télé américaines et autres films noirs des années trente. Cependant les plans se succèdent parfois sans aucun temps mort comme pour rappeler au spectateur le livre d’image qu’il est en train de feuilleter.

Et dans ce maelstrom d’effet spéciaux, le scénario, simpliste au demeurant, enchaîne les péripéties. Nos héros vont alors affronter un adversaire inconnu (Totenkopf), terriblement puissant mais surtout très mystérieux, voir trop. Car la révélation finale n’apporte pas de surprise sur le visage du spectateur, un peu déçu. Malheureusement, la technique prend le pas sur l’émotion et sur le rythme.

Les acteurs n’insufflent jamais le supplément de vie nécessaire pour faire de ce film une nouvelle référence dans le domaine de l’action revival, malgré un casting assez surprenant et intéressant. D’autre part si le film commence sur les chapeaux de roue avec une scène d’exposition adroite et bien pensée, la suite manque de souffle et se perd carrément vers la fin où le rythme s’effondre.

Un sympathique premier film, plein de bonnes intentions et de jolies cartes postales, mais qui ne tient pas toutes ses promesses, la faute en revenant à un scénario un peu simpliste et à des personnages peu mis en relief.

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

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