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LE BRAQUEUR

Braqueur traqué

Un prisonnier, fana de course à pieds, ne cesse de s’entraîner dans sa cellule, sur un tapis roulant, comme lors de ses virées dans la cour. Une fois sorti, muni d’un masque, il braque une banque et s’enfuit en courant. Gagnant le marathon de Vienne, par orgueil, il va continuer ses braquages…

Le film autrichien "Der rauber", "le voleur", repose sur une histoire simple, celle d'un prisonnier qu'on nous présente rapidement comme courant dans la cour, comme dans sa cellule, où il dispose d'un tapis roulant pour s'entraîner. L'acteur, Andreas Lust, ne démérite pas, avec un rôle plutôt physique, puisque le personnage, malgré son goût pour les compétitions sportives, va dès sa sortie se remettre à braquer des banques, puis se retrouver traqué. Justement, ce sont d'abord ses "proches" qui vont commencer à resserrer l'étau, de sa petite amie qui découvre le pot aux roses, jusqu'à son tuteur, avec qui le lien forcé devient vite impossible à supporter.

Le parcours psychologique est malheureusement trop rapide pour donner à percevoir un vraie personnalité. Et la mise en scène se concentre sur ce qui se passe autour du fameux voleur, hésitant à rentrer dans une quelconque intimité. Si l'on peut admirer certains plans, comme le départ d'une course de nuit, ou l'arrivée des rangées de flics dans le noir de la forêt, ou s'extasier du parallèle entre bruit des essuie-glaces et ce qu'il reste de battements de coeur du personnage, il reste impossible de vraiment compatir ou de s'impliquer vis-à-vis d'un personnage à peine ébauché, sans aucun mystère. Quant au personnage féminin, qui aurait pourtant pu s'avérer plus intéressant, il est vite mis de côté, cantonné à la représentation monolithique de la raison, face à une certaine et fausse idée de la liberté.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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