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BON RÉTABLISSEMENT !

Un film de Jean Becker

Prescription médicale

Suite à un accident qui l’aura expédié tout droit dans la Seine avec un traumatisme crânien et une jambe dans le plâtre, Pierre se retrouve cloué dans un lit d’hôpital, obligé de subir jour après jour les visites imprévues de ses proches ou du personnel hospitalier. Mais au fil des rencontres, ce séjour en milieu hospitalier agit sur lui comme une sorte de médicament…

Bonjour cher spectateur… Comment allez-vous aujourd’hui ?... Mouais, je sais, pas la forme, n’est-ce pas ? En même temps, c’est pas tous les jours la joie, l’été est déjà parti en congés prolongés, et comme en plus la météo commence à pleurer… Euh oui, désolé, je sais que ce n’est pas drôle… Alors bon, je sais qu’être cloué dans une salle de cinéma pendant une heure et demie n’a rien de désagréable, bien au contraire, surtout quand on adore passer son temps dans les salles obscures, mais là, hélas, votre état n’a rien de très encourageant. En effet, devant le nombre assez élevé de sorties salles très intéressantes de la semaine du 17 septembre, votre serviteur a été très étonné de vous voir privilégier la nouvelle comédie de Jean Becker au reste de la programmation. Parce qu’en ayant choisi ça, vous avez opté pour la stratégie le plus suicidaire : rester coincé dans une chambre d’hôpital avec Gérard Lanvin pendant 81 minutes.

Vous voilà donc menacé d’un virus de plus en plus fréquent : celui de la comédie française sans gags ni originalité, qui se satisfait amplement d’un emballage de téléfilm pour TF1 et qui, malgré une durée très courte, avance au rythme d’un escargot shooté à l’éther. Pour rendre votre séjour le plus ennuyeux et pénible possible, vous aurez donc droit à la visite d’un second rôle mollasson toutes les deux minutes (avec le bruit de la porte qui gémit quand on l’ouvre et quand on la ferme !), qu’il s’agisse d’un frangin sympa, d’une infirmière naïve, d’un médecin tortionnaire, d’un breton amateur de kouign-amann, d’une mineure enceinte, d’un étudiant prostitué, d’un flic nerveux, d’un voisin de chambre agonisant ou de la si jolie Anne-Sophie Lapix (vous ne résisterez pas à son sourire Colgate !). La narration se limitera à cela, avec un rythme mécanique qui vous donnera envie de vous aérer au bout d’un quart d’heure. Côté douleur, vous aurez de quoi enrichir votre vocabulaire de formules râleuses et/ou cyniques, et ce grâce à ce cher Lanvin qui, au-delà d’un surmoi Lino Ventura de plus en plus agaçant, reste enfermé dans son éternel registre de sexagénaire grincheux qui vous sort un sarcasme éculé toutes les deux lignes de dialogue (le rire s’efface, la grimace reste). Ne pas s’attendre à y trouver une vraie mise en scène ou un découpage inspiré en guise de médicament, aucun médecin n’a été prévu au poste de réalisateur.

Face à ce genre d’ennui monstrueux assimilable à une interminable période de paralysie cérébrale, il n’existe hélas pas de remède à toute épreuve, encore moins de mécanisme de rééducation propice à vous remettre subitement dans le rail. Toutefois, une fois sorti de la projection et histoire d’étirer un tant soit peu vos zygomatiques façon stretching, nous ne saurions que trop vous conseiller de vous procurer n’importe quelle comédie avec Louis de Funès (y a pas mieux comme dose de Juvamine !), de revoir les meilleurs sketches des Inconnus, ou mieux encore, d’attendre la semaine prochaine pour savourer la meilleure comédie française de l’année ("Elle l’adore"). On vous assure que celle-là, elle vaut vraiment le coup d’œil. Et en plus, il y a la géniale Sandrine Kiberlain dedans. Sur ce, bon rétablissement !

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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