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LA BALADE DE BABOUCHKA

Exotique

Quatre courts-métrages animés venus de Russie : « Le Rossignol », « La Maison des biquettes », « Histoires d'ours » et « Zhiharka », tirés de la série « La Montagne des joyaux »...

Les films du Préau entament, avec « La Balade Babouchka », la diffusion sur grand écran d'une série de dessins animés russes baptisée « La Montagne des joyaux ». Des 52 épisodes, nous en retrouvons ici quatre à destination des plus petits. Chacun commence de la même manière, par une voix-off qui déclare « Je vais vous parler de la Russie », nous livrant alors une introduction concernant un peuple particulier, quelques éléments d'Histoire d'une région ou d'une ville, voire des indices sur des traditions ancestrales ou de culture locale. L'animation est faite de pâte à modeler, de pliages, ce qui ne préjuge jamais du style adopté pour chacun des contes qui viendra par la suite. Une seule chose est sûre, et c'est la voix-off qui le déclare, c'est que chacun de ces contes est « aussi magnifique qu'une pierre précieuse ».

Le premier court-métrage de cette collection s'intitule donc « Le Rossignol ». Il s'agit d'un conte tatar, sur un oiseau retenu par un riche marchand dans une cage dorée et disposant de tout le nécessaire pour survivre, de l'eau jusqu'aux graines. Sous ses allures orientales se cache une jolie leçon de liberté, dans un style crayonné sommairement, privilégiant le récit au décor. Le second film s'appelle « La Maison des biquettes » et raconte le périple d'un petit garçon aux cheveux rouges qui, poursuivi par les loups, se réfugie dans la maison de trois chèvres. La prairie colorée emplie de fleurs contraste à merveille avec les sombres bois où évoluent les loups, et les parties chantées, visant à endormir les biquettes à l'aide d'une comptine, créent un univers à part. Traitant de la difficulté du contact et de la confiance entre êtres différents, ce dessin animé centré sur une maison dont les murs sont faits de crêpes, et le poêle est fait de fromage, constitue un conte qui rappelle « Hansel et Gretel » et la fameuse maison en pain d'épices, mais aussi « Boucles d'or et les Trois Ours ».

Le troisième volet s'intitule « Histoires d'ours ». Il est en fait constitué d'une série de trois histoires, dans la Taiga, relatant des légendes liées aux caractéristiques d'animaux plus petits que l'ours lui-même, personnage bonhomme, un rien paresseux, mais toujours dominant et sage. On vous expliquera ainsi de manière espiègle pourquoi les écureuils ont des rayures sur le dos, pourquoi les carpes sont plates, ou encore pourquoi les casse-noix n'ont que la peau sur les os. Abordant en vrac la générosité récompensée, l'inutile arrogance et les conséquences de la duperie et l'avarice, ce dessin animé séduit par sa fraîcheur imaginative et son dessin crayonné, extrêmement doux et rassurant.

Enfin, la série se clôt avec « Zhiharka », parabole sur une sorte de croque-mitaine qui punit les enfants pas sages (Babaïka) et l'insouciance d'une petite fille laissée seule à la maison alors que le chat et le moineaux s'en sont allés à la foire. Aux prises avec une renarde qui en ferait bien son quatre heures, elle sera soumise à de multiples risques. Mené sur un rythme endiablé, ce conte met en garde sur l'inconscience des plus petits et joue avec délice sur le facteur chance, qui prend ici une importance certaine.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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