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APPELEZ-MOI KUBRICK

Un film de Brian Cox

Une comédie sans grandes références

Un anglais dénommé Alan Conway, parfait inconnu, se fait passer pour le réalisateur de films, Stanley Kubrick. Au passage, il arnaque les gens qu’il rencontre, leur soutirant argent, stylos en or, vêtements de couturier…

Après une scène d’ouverture qui rappelle « Orange mécanique », avec l’arrivée de deux punks au domicile supposé de ce Stanley Kubrick de pacotille, on découvre peu à peu l’univers d’arnaques de cet escroc mythomane, inspiré d’un fait divers anglais. Et si l’on sourit aux aspects excentriques du personnage, symbolisés par toutes sortes d’accoutrements, plus extravagants que les autres, on est un peu déçus par l’amateurisme apparent du faussaire, et finalement son manque d’envergure. L’auteur a d’ailleurs décidé de mettre l’accent sur la faible ambition de cet escroc, qui verse plus dans la mythomanie, dans le but de séduire les garçons qui lui plaisent, que dans le mensonge calculé pour soutirer d’importantes sommes d’argent.

On s’étonne que l’imitation de Kubrick ne soit pas plus documentée, le personnage ne connaissant finalement rien du cinéaste qu’il plagie, et le réalisateur se contentant, ça et là d’allusions à l’œuvre de celui-ci, de manière principalement musicale et donc restreinte. Mais n’oublions pas que cet Alan Conway a réellement existé, et que dans la vraie vie, il portait des costumes. Heureusement, le film gagne en crédit avec la composition à la fois cocasse et à la limite du pathétique, de John Malkovich, maniéré à souhait, navigant à vu entre vulgarité de la vie de tous les jours, et tenue de la posture imitatrice. C’est là le seul véritable intérêt de cette comédie, certes amusante, mais qui, à l’image de son anti–héros, ne donne pas dans la perfection.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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