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APAN

Un film de Jesper Ganslandt

Remords

Un homme se réveille dans sa chambre, couvert de sang. Il se nettoie frénétiquement, sort de chez lui, et commence sa journée de conducteur d’auto-école. Mais ses crises d’angoisse se font de plus en plus fréquentes, et il faudra bien qu’il retourne dans sa maison…

Présenté en ouverture des Venice Days (Journées des auteurs) 2009, "Apan" est une œuvre entièrement basée sur l'angoisse de son personnage principal, aussi incrédule face aux gestes qu'il a pu commettre, que le spectateur, qui découvre progressivement, de manière suggestive, à l'aide d'un hors champ systématique et de plan proches du visage, l'étendue des dégâts. Et rapidement, l'on devine ce qu'il a pu faire à sa famille et pourquoi il part acheter bâches en plastiques, scie et pelles.

Malheureusement, malgré la qualité de l'interprète principal Olle Sarri, dont le visage enfantin contraste à merveille avec l'aspect livide et les légitimes crises de panique, mélanges de remords et de culpabilité, on a bien du mal à croire à ses actes, désordonnés, maladroits, aussi primitifs finalement que le titre le laisse entendre, ou que la régression qui l'attend. Ses motifs eux aussi sont suggérés, au travers d'une scène de sauna, lieu quotidien dans les pays nordiques, bien plus connoté chez nous.

Si le réalisateur met toute sa mise en scène au service d'une perte de repère, filmant gouttes de sueurs et souffle court, la traduction du sentiment de culpabilité n'est jamais évidente à l'écran. Du coup l'intrigue paraît bien artificielle, le coup de sang peu probable, et l'espoir de rédemption plutôt mince. D'autant qu'on se demande ce que vient faire au beau milieu d'une fuite désespérée, une scène dans une église, bien malvenue, dans sa forme tout au moins, les chœurs étant vraiment de trop.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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