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ALTIPLANO

Sur-signifiant

Une photographe de guerre renonce à mettre en avant violence et carnages. Son mari, médecin dans une mission humanitaire dans l'Altiplano, au Pérou, doit faire face à la colère de la population qui ne comprend pas quelle mystérieuse maladie touche les yeux des locaux...

Derrière les qualités esthétiques indéniables de ce film belge, magnifiant les paysages et l'architecture rurale de l'Altiplano (Cordillère des Andes), se cache un film où chaque détail est sur-signifiant, où la symbolique l'emporte sur la moindre logique de narration. D'autant que l'idée du traumatisme initial vouant une photographe à ne plus suivre les conflits dont il est sensé rendre compte, ne sert finalement pas à grand chose. Et le retrait du monde, en un territoire isolé, n'en cache pas moins d'autres horreurs, on l'aura vite compris, cette fois-ci liées à la cupidité de l'homme, exploitant ses semblables.

Dans ces sublimes et sèches contrées, l'héroïne s'appelle Saturnina, les flaques d'eaux sont emplies d'un liquide couleur argent et les villageois sont atteints de maladies des yeux. La conclusion est évidente, mais les médecins bénévoles, avec en tête Olivier Gourmet (le mari de la photographe), se demandent s'il ne se passe pas quelque chose ! Et ceci quasi face caméra, lors d'une pause cigarette, à la moitié du film ! Le spectateur, lui, a plusieurs longueurs d'avance, et finit par se lasser des multiples effets de styles. Un film incohérent et lourd, flirtant avec le théâtre filmé.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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