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A WAR

Un film de Tobias Lindholm

De la possible réglementation des situations de guerre

En Afghanistan, une troupe de soldats danois fait face au danger, entre repérage de mines antipersonnel, aide aux civils et affrontements ponctuels avec les Talibans. Responsable de la vie de ses hommes, le commandant Claus Michael Pedersen s'implique un peu trop sur le terrain au goût de son second. Dans les moments de repos, régulièrement, il a droit comme les autres à un appel pour prendre des nouvelles de sa femme et de ses enfants...

Le sujet du film danois "Krigen" est moins la guerre en soi, que la capacité d'une armée à faire réellement preuve de déontologie. Au travers du portrait d'un soldat, un jeune commandant expérimenté et respecté de ses hommes, le scénario interroge la possibilité d'éviter les dégâts collatéraux sur la population civile et surtout la difficulté d'effectuer des choix tactiques ou raisonnés dans le feu de l'action, surtout lorsque la vie d'une connaissance est en jeu.

Réalisateur de l'efficace "Hijacking", Tobias Lindholm propose ici un film clairement divisé en deux parties. La première, située en Afghanistan, montre la difficulté de la tâche des militaires sur le terrain, tentant une approche immersive lors de scènes d'attente (pour identifier un poseur de mines...) ou de combat (l'intervention dans le village d'un civil ayant demandé protection...). La seconde, de retour au Danemark, prend la forme d'un procès où interfèrent la volonté d'être honnête, les preuves surprises (la technologie est partout, même pour surveiller les agissements des troupes...) et les soutiens complices paradoxalement les plus douteux.

Après une première partie qui n'est pas sans faire penser aux enjeux développés dans le fameux "Démineurs" de Kathryn Bigelow, avec beaucoup moins de souffle, la deuxième moitié du film survole le cas de conscience du commandant. En choisissant de montrer un front uni entre ses collègues et les rares scènes avec son entourage familial, les hésitations du militaire restent finalement peu palpables, et le film se limite alors à un simple exposé des faits et de l'absurdité de la guerre tout comme celle de la volonté de vouloir l'encadrer par des règles.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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