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À LA POURSUITE DU ROI PLUMES

Inégal

Un petit lapin dénommé Johan vit heureux avec ses parents. Mais un beau jour sa mère, dont la maladie progresse, se voit emportée par le Roi Plumes. Pour protéger son fils de ce dernier, qui ne supporte pas l'eau, le père embarque son gamin sur un bateau. Mais le fils espère pouvoir entrer en contact avec le Roi Plumes, pour essayer de retrouver sa mère...

Découvert en ouverture du dernier Cartoon Movie, "À la poursuite du Roi Plumes" est une histoire d'au-delà et de deuil, maquillée sous forme de conte enfantin, faisant appel à des personnages animaux, et à quelques créatures étranges. Si le charme et la tristesse de l'histoire sont plutôt indéniables, appelant le jeune public confronté à cet événement, à faire le deuil et à continuer à vivre avec ses souvenirs, il faut bien dire que ce sont les choix esthétiques effectués qui laissent par moment assez perplexe.

Ainsi, si l'on passe sur le fait qu'une nouvelle fois les dessinateurs ont choisi d'habiller les animaux qui sont au centre du récit (ah le fameux pull à rayures du petit lapin !), on se demande bien pourquoi alors que le monde qu'on nous fait découvrir est une sorte de paradis pour lapins (le monde où vit le fameux Roi Plumes), le constructeur en est une sorte de chien (le fameux Bill, plutôt tête de mule), et le gardien de l'accès une grenouille. Le choix n'a visiblement pas été fait entre fantastique (le Roi Plumes, et ses sortes de mini-doubles qu'il génère à volonté, ou Mora la créature tentaculaire qui vit dans l'eau...) et références plus communes (des animaux réels).

Tentant d'insuffler un suspense qui a cependant bien du mal à exister, Esben Toft Jacobsen pose l'eau comme une défense ou un danger, selon les points de vue, et montre la combativité du gamin lapin comme une qualité, celui-ci essayant de se battre pour « changer les règles ». Par moments assez obscure, l'intrigue joue avec la peur du néant et de la disparition de ce monde où subsistent les êtres aimés. Malheureusement le choix d'un traitement esthétique inégal, dont le symptôme est la différence frappante entre le niveau de détail des tentacules à écailles dans la scène de début et l'aspect lisse de celles-ci dans toute la scène de combat final, laisse le spectateur un peu sur sa faim.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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