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LES 7 JOURS

Un film de Shlomi Elkabetz

Pas facile d'être une famille

Alors qu’ils enterrent l’un des leurs, les nombreux frères et soeurs d’une famille israélienne sont réunis, avec conjoints et enfants, pour les traditionnels sept jours de deuil…

Frères et soeur dans la vie, Shlomi et Ronit Elkabetz réalisent avec « Les sept jours », leur second long métrage après le très remarqué « Prendre femme ». Lui préfère rester derrière la caméra, alors qu'elle, s'expose devant. Actrice dans d'autres films, comme « La visite de la fanfare », elle illumine l'écran de sa force fière et de sa fragilité à fleur de peau, ceci à chacune de ses apparitions, dans ce film pourtant choral, où elle donne la réplique à nombre de comédiens de haut vol. Car « Les sept jours », film israélien le plus attendu de l'année, regroupe un casting de près de 20 des plus grands acteurs locaux (Hannah Laslo vue dans « Free zone », Moshe Ivgy vu dans « Restless »...).

Le résultat? Un film dont le thème central est la famille, ses trahisons, ses délaissés, ses amours obligés et une entraide pas si évidente. Le scénario, aux dialogues nombreux et millimétrés, approche au passage nombre de sujets, à commencer par la religion, omniprésente et avec laquelle chacun compose à sa manière. De l'étalage des obligations fait par un mari pas si tatillon sur sa vie privée (interdiction de la viande, des rires, de la radio, chaises orientées vers l'ouest, photos retournées, miroirs couverts...), aux tractations autour du deuil ou du divorce, celle-ci paraît une composante bien contraignante, qui parfois n'aide pas forcément à garder pieds.

Si le film est situé durant les alertes aux bombardements irakiens de 91, c'est pour mieux rappeler un quotidien pesant mais qui n'empêche pas la vie. Les auteurs ont eu la bonne idée de ponctuer leur récit, aux multiples drames et secrets, de véritables scènes de comiques de situation. Les ronflements dans la salle où tout le monde tente de dormir, allongé sur des matelas, ou les récurrentes manigances de célibataires matures en quête désespérée d'un mari, viennent ainsi alléger les regards méprisant d'une jeune soeur silencieuse et les mesquineries autour de l'usine en faillite de l'un des frères, qui emploie pourtant tous les autres. Et cela donne au film un film fort et équilibré.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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