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2067

Un film de Seth Larney

Un film de SF australien qui n'évite pas le déjà vu

En 2067, toute vie végétale a disparue de la Terre. Une maladie décime peu à peu la population et l’air est devenu très rare, obligeant à un rationnement ou à l’approvisionnement en distributeurs d’oxygène synthétique. Ethan Whyte, fils d’un chercheur disparu et dont la femme est gravement malade, travaille dans des tunnels afin de maintenir ce qu’il reste du système énergétique d’une grande ville australienne, l’une des dernières à disposer d’énergie. Les scientifiques qui l’emploient décident de lui dévoiler un portail qui permet de se déplacer dans le temps. Au dessus vient en effet de s’afficher un message venu de 400 ans dans le futur, indiquant : « Envoyez Ethan Whyte ». Espérant entrer en contact avec l’humanité du futur, qu’ils supposent débarrassés de la maladie, ils le propulsent alors dans le futur, espérant qu’il pourra activer le portail de l’autre côté, afin de pouvoir rentrer…

Difficile d'innover encore en matière de Science Fiction pour ce qui est du voyage dans le temps et de l'espoir de sauver l'humanité d'aujourd'hui en important une solution du futur ou en changeant le passé. "2067" prend la seconde voie, tout en explorant en même temps la première. Le film commence par une accumulation d'informations, distillant le mauvais état de la planète, entre multiplication des catastrophes, maladies, et extinction des sources d'énergie. Le cadre est ainsi rapidement posé avant de nous envoyer dans des sous-terrains, auprès de deux co-équipiers et amis, dont le futur héro Ethan Whyte, en train d'éviter une fatale surcharge de ce qui reste d'un systéme énergétique. La suite le propulsera dans un laboratoire, face à une sorte de portail tout droit inspiré de "Star Gate", puis l'enverra vers le futur en 2062, à la recherche d'une solution, et non le passé comme dans "L'armée des 12 douze singes".

Pourtant le scénario développé ici, qui joue sur les conséquences de tout changement et l'impossibilité de véritablement modifier les choses, lorgne définitivement du côté du chef d'oeuvre de Terry Gilliam, sans disposer ni du malaise créé ni de l'émotion. Heureusement quelques nouveautés viennent apporter un peu de piment, comme le mystérieux bracelet dans lequel l'un des bras du héros est enserré, ou le cadavre de lui-même qu'il va découvrir dans le futur. Jouant aussi sur la répétition d'une action qui a déjà eu lieu, et l'illusion d'un rôle possible pour la volonté humaine dans le cours de choses, "2067" n'évite pas quelques lourdeurs. Celles-ci proviennent principalement des flash-back ou vidéos codées qui viennent éclaircir le suicide du père, le rôle du bracelet ou les vrais motivations des employeurs, mais aussi du jeu de certains interprètes.

Il en va ainsi de la très schématique cheffe du laboratoire ou employeuse, et du pote du héro, que l'on sent rapidement comme pas très net. De plus, il faut bien avouer que l'acteur principal, Kodi Smit-McPhee (le fils dans "La Route", mais aussi le garçon fragile de "The Power of the Dog"...) manque ici cruellement de charisme. Reste une conclusion sacrificielle plutôt bien vue, et son message final écologiste, qui remet cependant en cause l'un des postulats de toute l'intrigue. Un film de science fiction australien certes divertissant, mais pas totalement convainquant niveau scénario comme interprétation.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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