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Vancouver 2012 - Bilan

Un bel automne, idéal pour le Festival Vancouverois

Le Festival du Film International de Vancouver (VIFF) aura encore réussi à réunir les foules de cinéphiles, aussi heureux du magnifique été indien que de la sélection encore une fois très cosmopolite.

Le VIFF pour sa trentième-et-unième année a encore rassemblé les foules (142 000 tickets vendus) autour de 643 projections (!) en quinze jours. 380 films de 75 pays différents, dont nombreux avaient déjà été remarqués dans d’autres festivals (Cannes, Berlin, Venise, San Sebastian, Sundance, Tribeca, Locarno...) alors que d’autres étaient des inédits.

Des chiffres qui donnent le tournis et montrent le succès du Festival et surtout la curiosité et l’enthousiasme des Vancouverois. On se demande toujours pourquoi les salles de cinéma n’offrent pas plus de films étrangers (hors États-Unis) et indépendants tout au cours de l’année (et pas seulement le temps de quelques festivals ponctuels)...

La seule ombre sur le festival cette année : l’annonce par les organisateurs de la fermeture du Granville Theatre, qui avait toujours hébergé le festival, parfaite situation géographique en plein centre-ville. Malheureusement, la ville l’a laissé à des promoteurs, ce qui compliquera la tâche des festivaliers pour la 32ème édition en 2013 : les films seront projetés dans 9 salles cette année.

Comme chaque année, le festival peut devenir un vrai parcours du combattant quand on veut voir les films les plus populaires. Heureusement, ceux-ci sont de plus en plus diffusés plus tard dans l’automne, ce qui permet aux cinéphiles de s’orienter pendant le festival plutôt vers des films étrangers que l’on ne reverra pas ensuite...
Le Festival a remis des prix, comme chaque année, même si les quelques prix ayant de l’argent à la clé ont vu ces sommes largement diminuées...

Le prix du Meilleur Film Canadien est allé à ‘‘Blackbird’’, un premier film de Nouvelle-Écosse. Le jury a tenu à saluer le travail du réalisateur qui a passé plusieurs années à étudier le système carcéral pour les jeunes. Jason Buxton raconte l’histoire d’un ado à problèmes qui est accusé d’avoir planifié un acte de terrorisme à la ‘‘Columbine’’.

Le Prix du Public est allé au film Danois-Suédois de Thomas Vinterberg, « La chasse » ("The Hunt"), qui avait vu l’acteur principal Mads Mikkelsen de repartir avec le Prix d’interprétation masculine à Cannes.

Enfin, le Prix Dragons et Tigres pour le Jeune Cinéma (Dragons and Tigers for Young Cinema) a été remis au film chinois "Emperor Visits The Hell" de Li Luo. Il s’agissait d’une avant-première internationale. Vaguement inspiré d’un roman classique chinois, le film, sorti ensuite dans l’indifférence la plus totale en Amérique du Nord, serait une "satire bizarre de l’élite moderne chinoise" (d’après le Globe and Mail).

Les quelques autres prix ont été remis à des films ou documentaires qui sont sortis dans très peu de salles et qui n’ont malheureusement pas traversé l’océan pour toucher les écrans d’Europe.

Par contre, repartis sans prix, les films primés dans d’autres festivals au cours de l’année ont eu pourtant le plus de succès. Ainsi le bizarre mais envoûtant "Holy Motors" de Leos Carrax a attiré les foules.

Un des films les plus forts qu’il nous aura été donné de voir lors de ces dernières années de festival aura été "Violeta Parra", le film argentin-brésilien-chilien d’Andrès Wood, sorti ensuite dans les salles françaises le 28 Novembre 2012. Un film très émouvant, dur, sur la vie de Violeta Parra chanteuse, peintre, icône de la culture chilienne au destin tragique. Brillamment interprété, le film nous laisse en état de choc, ce que n’a pas manqué de saluer le Festival Sundance en lui remettant son Grand Prix.

Encore une belle quinzaine, même si le cru 2012 a semblé un peu en dessous des années précédentes...

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Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur