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LUMIERE 2010 – Bilan 1 - Une ouverture aux cotés de Stanley Donen

MILOS FORMAN ET STANLEY DONEN A L'HONNEURLe réalisateur mis à l’honneur cette année est Milos Forman, et même s'il est moins médiatisé qu’Eastwood, il n’en demeure pas moins prestigieux. Comme il fallait frapper un grand coup la première année, il n’y avait que Clint pour apporter une telle réussite (car il est à la fois populaire et apprécié des cinéphiles). Beaucoup de questions se posaient donc en vue de cette deuxième édition ? Scorsese ? De Niro ? Tarantino ? Qui pour succéder à Clint ? Milos Forman est donc, même si on ne s’y attendait pas (restons honnêtes) un choix plus que logique.

Si la 1ère fois correspond à la découverte, forcée ou non, la deuxième (qui espérons le, ne deviendra pas la seconde) est celle de la confirmation, de la validation des promesses annoncées. Il en va de même pour le cinéma, il en va de même pour les soirées d’ouverture et celle ci fut magnifique. Chargée émotionnellement et culturellement, elle fut animée par un Thierry Frémaux en roue libre et « détendue du gland » (il le dit lui même), qui en Maître de Cérémonie confirmé et rodé par des années de Festival de Cannes a su captiver son audience au milieu d'un florilège de stars. Ces stars, qui sont les « acteurs » de ce festival puisqu’elles sont la pour défendre le patrimoine et le partager avec nous.C’est donc sous nos yeux ébahis, assis aux côtés (enfin presque…) de Dario Argento, de notre « président » Bertrand Tavernier, de Kad Merad, mais aussi des lyonnais Alexandre Astier ou notre autre président Jean-Michel Aulas et d’une trentaine d’artistes, que nous avons pu allumer les projecteurs à partir d'un émouvant hommage à Alain Corneau et Claude Chabrol, malheureux disparus de cette année écoulée, pertes humaines et culturelles inestimables pour le cinéma français et mondial. Thierry Frémaux, lui, ne manquera pas de rajouter Bruno Cremer, Bernard Giraudeau et Arthur Penn à cette lourde liste.

Le clou de cette soirée restera l’arrivée sur scène d’une légende du cinéma, d’un homme qui a traversé les époques et livré plusieurs chef-d’œuvres incontestables tel que « Charade » (1963), « Voyage à deux » (1967), qui a dirigé à plusieurs reprises la plus belle femme de tous les temps et livré, alors qu’il n’avait que 28 ans, l’un des films les plus intelligents, les plus critiques sur l’histoire du cinéma (alors que nous n'étions qu’en 1952) co-réalisé avec son ami Gene Kelly : Stanley Donen. Son film, comme vous l’aurez deviné, c’est le célèbre « Chantons sous la pluie », véritable figure de proue de la comédie musicale, en avance sur son temps. Après une introduction très proustienne de la part d’un Bertrand Tavernier chargé en émotion (Donen est une pierre angulaire de son enfance), Stanley Donen a réussi à nous faire voyager, en l’espace d’un instant, jusqu’à cette époque révolue où le cinéma était dit-il meilleur, car novateur et insouciant. Accueilli par une standing ovation méritée, la légende est ensuite allée rejoindre le public qui lui a offert le plus beau des cadeaux : rire et applaudir pendant les 103 minutes de magie qui s’offraient à lui.

Le festival ne pouvait pas mieux commencer.

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François Rey Envoyer un message au rédacteur