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GERARDMER 2006 - Quand Hostel et étable font bon ménage

Fin janvier de chaque année, les passionnés de film fantastique et autres productions horrifiques, se réunissent dans une petite ville de près de 10 000 habitants, également dénommée « la perle des Vosges ». L’occasion pour Gérardmer, située à environ 100km au sud est de Nancy, de faire le plein de touristes au sein de ses hôtels et résidences, pour un évènement d’envergure, comportant une sélection d’inédits vidéo et deux compétitions, courts et longs métrages. D’hôtel il était d’ailleurs question, avec le film le plus attendu du festival, point d’orgue décevant d’une compétition pourtant de qualité. Loin des avant premières attendues de « Underworld Evolution » ou « Fog » (le remake du Carpenter), revue des troupes en présence, dont le fameux « Isolation » et son étable fumante, et coup de projecteur sur « Hostel » et « Allegro » qui sortent en salles ces temps-ci.

Des asiatiques qui peinent à se renouveler

Avec trois films en compétition, le contingent asiatique formait une fois encore le gros de la sélection 2005. Malheureusement, il semble difficile aux scénaristes orientaux de s’éloigner de la classique figure du fantôme féminin aux cheveux noirs et raides laissant entrevoir un visage d’une pâleur extrême ou d’éviter l’usage d’objets comme vecteurs de la mort. Après la télévision dans « Ring », puis un téléphone portable dans « La mort en ligne », nous avons découvert l’influence néfaste de certaines chaussures rouges dans « The Red Shoes » : Répétitif.

Mais trêve de critiques, l’originalité était tout de même au rendez-vous avec « Nouvelle cuisine » de Fruit Chan (sorti le 01/02), dans lequel une ancienne star de télévision recherche une apparente jeunesse en dégustant des raviolis à base d’ingrédients interdits. Un thème sulfureux porté par deux actrices parfaites d’ambiguïté, évoluant dans des décors aux couleurs chamarrées, magnifiées par une photo et- un cadrage parfaitement maîtrisés.

La torture toujours au goût du jour

Trois films ont réjoui particulièrement les adeptes de souffrances physiques en tous genres. « Hostel » de Eli Roth (voir critique ci-contre), malgré des flots d’hémoglobine a finalement déçu de par la faiblesse de son scénario et de son casting, tous deux bien peu crédibles. « Reeker », autre film américain nous montre un mystérieux supposé gaz en train de décimer, estropier, voire décapiter les personnes qui passent près d’un motel. Entre hallucinations et œuvre de puissances maléfiques le cœur du spectateur balance. Enfin, « Wolf Creek », met une bande de jeunes aux prises avec un garagiste un rien sadique, qui va se faire un plaisir de les éviscérer les uns après les autres. Tiré d’un fait divers australien, le film reste assez classique dans sa construction, à la violence progressive.

Trois relectures efficaces

Enfin, trois films ou relectures de thématiques classiques du film d’épouvante se sont distingués cette année. En cantonnant un groupe de jeunes dans un motel abandonné, « Reeker » rappelle a la fois « Identity », les multiples personnalités en moins et « Dead end » produit par James Huth (Brice de Nice) pour le twist final. Jaume Baloguero (« La secte sans nom ») a offert avec « Fragile », son plus beau rôle à l’actrice d’Ally Mac Beal, Calista Flockhart. Nouvelle infirmière de nuit dans un hôpital, elle tente de percer le mystère qui entoure les fractures spontanées subies certains enfants. On pense alors forcément au raté « Saint Ange » ou à « Session 9 ».Et si on se doute que le deuxième étage, forcément désaffecté, y est pour quelque chose, on est surpris de l’émotion qui se dégage vers la fin du film. Emotion qui lui a d’ailleurs valu 4 prix, dont celui du public.

Le Grand prix est revenu quant à lui, au film irlandais « Isolation ». Sorte d’ « Alien à la ferme » redoutablement efficace, celui-ci utilise à bon escient ce décors ultra conventionnel, pour provoquer sursauts et peurs de l’inconnu. Mais quelle est donc la mystérieuse bestiole qui a mordu la main de la vétérinaire alors qu’elle auscultait une vache, ceci dès la première scène ? Vous le saurez en allant voir le film, au mois d’août prochain.

Au mois d’avril, vous pourrez découvrir un film inclassable dans aucune des catégories mises en évidence ci-dessus, « Allegro » (voir critique ci-contre). Conte onirique, il avait pourtant bien sa place dans ce festival du bizarre dont on attend la prochaine édition avec impatience.

Informations

Pour tous renseignements...

GERARDMER 2006
Festival du Film Fantastique
Fantastic'Arts
JANV 2006 - 25 au 29 janvier
www.gerardmer-fantasticart.com

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur