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FILM COURT VILLEURBANNE 2005 - Compétition programme 2 bilan

26ème édition du
FESTIVAL DU FILM COURT DE VILLEURBANNE 2005

Compétition francophone
PROGRAMME 2LE RETOUR
De Marc Olivier Picron

Un vieillard arrive en maison de retraite. Silencieux, il semble connaître les lieux, et cache une étrange caméra dans ses bagages...

Niveau +3

La nécessité de garder une trace et de perpétuer les souvenirs est au cœur de ce court métrage émouvant. Avec des passages ocres pour rendre corps au passé (l’orphelinat et son intérieur), le réalisateur crée un rapport troublant à l’occupation et à ses souvenirs douloureux. On notera également l’importance affichée de la caméra comme média du souvenir, entre l’œil neuf de l’infirmier, qui tente de saisir la vérité du vieil homme, et les vieilles bobines qui donnent une vision du passé.

ROSA
De Blandine Lenoir

Une petite fille peut être un fardeau. Elle peut être épuisante, et vous empêcher de faire quoi que ce soit d’agréable dans votre vie. C’est comme cela que la mère de Rosa le vit…

Niveau +4

Avec quelques vérités exprimées au travers de situations simples, Blandine Lenoir vise juste. Son héroïne sent que les autres ne s’intéressent plus qu’à son enfant, et plus à ses besoins à elle. Quand elle passe en voiture devant un cinéma, elle sait qu’elle n’y a pas droit. Quelque part, tout la nargue. Et Rosa devient un boulet, accompagné de musique rock, donnant dans la galère. La galère, c’est la tournée des nourrices, ici succession de portraits inquiétants et drôles, d’une efficacité redoutable. L’actrice, également réalisatrice, l’air triste et épuisé, donne corps à ce personnage qui semble issu du vécu, et qui a finalement peu besoin de dialogues ou de commentaires.

FISHERMAN
De Sacha Ketoff

Un homme avec un seul bras, pêche dans un canal pollué. Il y trouve une sirène, qu’il ramène chez lui pour s’occuper d’elle…

Niveau +2

Le réalisateur au su créer son propre monde, fait d’usines polluantes et de paysages désertiques, où son personnage use de milles malices et systèmes mécaniques zarbis, pour se confectionner un bras ou pour arroser sa sirène. Il construit ainsi un univers cohérent qui se passe de tentatives d’explications de son état. Exsangue de dialogues, son film possède quelques parties en dessin animé, où la sirène à la silhouette fantomatique évolue sous l’eau. Si son homme n’a qu’un seul bras, sa sirène, elle, n’a qu’un seul œil, sur lequel on colle un caméscope diffusant d’autres images du monde, comme pour sélection le beau, ou partager son monde avec l’autre. Etrange mais intriguant.

L’AMI Y’A BON
De Rachid Bouchareb

L’histoire d’un bastion de noirs allant à la guerre…

Niveau +3

Ce dessin animé au discours clair concernant le colonialisme, nous conte, sur des musiques magnifiques signées Frank Rubio, l’histoire d’une mobilisation suivie d’un massacre. D’une belle technique alliant silhouettes en images de synthèse (d’où des mouvements impressionnants) et retravail au fusain ou au crayon, le film arbore une image du plus bel effet.

QUELQUE CHOSE DE MAL
De Namir Abdel-Messeeh

Balthazar, 9 ans, assiste au décès de son grand père. Celui-ci affecte fortement son père, et entraîne le retour inattendu de son oncle…

Niveau –2

Ce court métrage développe, autour du thème de la croyance absolue en Dieu, relativisée par la mort d’un caneton, un discours simpliste. Statique, il est de plus « ruralement correct », et adosse ses personnages à des montagnes de principes, qui font que l’on ne sait plus très bien où son réalisateur veut en venir.

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Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur