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DEAUVILLE 2006 - Lobbying dans la fiction comme dans la réalité

Le poids des lobbies dans la société américaine a été particulièrement mis en lumière par deux films. "Thank you for smoking" de Jason Reitman met en scène un lobbyist de l'industrie du tabac dont le comportement cynique ne semble avoir aucune limite. Culotté, ce film trouve son point d'orgue lors d'une scène de repas entre les "marchands de mort" (tabac, alcool, armes à feu) qui rivalisent en nombre de victimes liées à leur domaine. Le sujet est grave mais l'humour du scénario et surtout le charisme ravageur d'Aaron Eckhart ("Erin Brokovitch") contrebalancent à merveille toute l'horreur du constat.Mais la réalité rejoint souvent la fiction et Chris Paine en fait la démonstration avec son documentaire alarmant: "Who killed the electric car?". On y apprend avec stupéfaction que la General Motors a retiré du marché une voiture électrique d'une autonomie de 150km conçue en 1996. Sous forme de procès fictif, cet ancien conducteur de la EV1 met en cause les actions menées contre une large commercialisation de cette voiture : spot publicitaire fait pour effrayer l'acheteur, rachat de l'entreprise ayant inventé la batterie par les pétroliers pour bloquer les avancées techniques... Qui a dit que les consommateurs ne sont pas "sous influence"?

Autre film directement issu d'une démarche de lobbying, le documentaire "Une vérité qui dérange" financé par des instances écologiques, et qui dissèque les phénomènes de changement climatique. Si la démonstration est simple et efficace, le film s'adresse néanmoins d'évidence à un public de néophytes. Du coup, les autres seront peut-être un peu frustrés face à la faiblesse des développements de détails. Reste qu'avec Al Gore comme porte étendard, le film permet au démocrate battu par Bush en 2000 de se remettre en selle et de s'offrir une image toute neuve de progressiste sensible à l'environnement. Qui a dit que les films n'ont aucun impact en politique?

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Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur