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DEAUVILLE 2005 - Le retour au pays: une quête de soi

Le retour au pays peut être motivé par une nécessité, un besoin de refuge ou encore un désir de connaissance de ses racines. Les trois aspects étaient présents cette année à Deauville.

Orlando Bloom se retrouvait ainsi contraint de retourner chercher la dépouille de son père dans son village natal du sud des Etats Unis. Confronté à un accueil chaleureux et au désir de membres d'une famille qu'il n'a jamais connus de conserver la dépouille, le jeune homme trouvera là-bas un réconfort bienvenu à ses déboires personnels et professionnels.

Au delà de la rencontre et de la bluette qui s'installe avec une Kirsten Dunst toute en charmes, "Rencontre à Elizabeth Town" est surtout un film nostalgique montrant la cohésion que peut avoir une famille dans le temps, ce malgré les blessures et scissions du passé. Emouvante et drôle, cette comédie bien sentie devient littéralement bouleversante lorsque Susan Sarandon, qui interprète la mère, débarque dans le village. Sa scène de danse en hommage à son défun mari est l'une des plus belles du film.

Le besoin de refuge lui, se fait sentir dans "Une vie inachevée", nouveau film de Lasse Haalstrom ("L'oeuvre de Dieu la part du Diable", "Terre neuve"), où Jennifer Lopez poursuivie par un compagnon violent, décide de retrouver son père, interprété par Robert Redford, dans des contrées reculées. Comme dans la famille, les secrets du passé se font sentir rapidement mais enveniment ici toute tentative de dialogue. Il faut alors une tierce personne pour permettre de renouer les liens. C'est le cas de Morgan Freeman et du gamin de J Lo qui seront les vecteurs d'une réconciliation bienvenue. Le film, malgré de bonnes intentions, verse rapidement dans le mélo peu inspiré. Mais les grands espaces, autre symbole du "home sweet home", y sont remarquablement mis en valeur.

Un autre personnage est également parti cette année dans des régions qui lui sont inconnue. A la recherche de renseignements sur sa famille, un jeune juif américain tente de découvrir les pays de l'est, tout en amassant progressivement des souvenirs improbable, cartes postales, lettres et autres objets qu'il colle sur un mur, tel un mosolé voué au passé malheureux de sa famille. "Tout est illuminé" est porté de bout en bout par l'interprétation lunaire de Elijah Wood (Frodon dans "Le seigneur des anneaux") qui est pour beaucoup dans l'aspect surréaliste du film. Sa quête sans fin d'origines égarées était sans doute la plus touchante du festival.

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Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur