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cannes 2011 - CANNES AMOUREUX (2/2)

DEUXIEME PARTIE

Cartes des sons de Tokyo
L'impossibilité du deuil

Isabel Coixet observe avec acuité la rencontre de deux détresses, dans un Tokyo à la beauté étrange et magnifiée. D'un coté, il y a un homme en deuil (Sergi Lopez, touchant), qui cherche non pas à oublier, mais à supporter sa perte. De l'autre, on trouve une tueuse qui se découvre un cœur. Avec pour exutoire commun le sexe, le basculement sur le plan des sentiments se révèle rapidement impossible. Déchirant.

In the mood for love
Ode aux effleurements

Sublimé par le style aérien de Wong Kar Waï, cette histoire de flirts dans le Hong Kong des années 60, baigne dans la chaleur des couleurs et des corps, portée par les ralentis langoureux et l'envoûtante musique qui les font se croiser. Parcours sensoriel et ballet des corps sur fond d'amour impossible, le film a valu à Tony Leung le prix d'interprétation masculine en l'an 2000.

Soleil Trompeur
La vengeance du mis à l'écart

Grand prix en1994, « Soleil trompeur » de Nikita Mikhalkov met en scène le retour au sein d'une famille, d'un agent d'un jeune homme, devenu agent du KGB, et retrouvant ainsi celle qui fut sa bien aimée, aujourd'hui mariée à un général de l'armée rouge. Derrière les sourires radieux, les moments de complicité, la chaleur et l'insouciance d'un été campagnard, se dessine la vengeance de cet homme, sur fond de paranoïa stalinienne, contraint autrefois de céder la place. Une œuvre loin d'être manichéenne, dont la légèreté de surface renforce l'effet dévastateur.

Two lovers
Choisir entre deux vies

Joaquin Phoenix interprète ici un jeune homme réservé, à la limite de l'asocial, coincé entre deux relations. Chacune de ses conquêtes représente une vision différente de l'existence, et donc de son futur. L'une personnifie l'établissement, la sagesse et la raison. L'autre incarne la vitalité, la passion et inaccessible. L'homme et ses incertitudes face à deux chemins possibles, avec un nécessaire renoncement à la clé. Bouleversant.

Breaking the waves
Le bannissement

Par amour, une femme d'une communauté isolée accepte de vivre des aventures sans lendemains, pour mieux les raconter à l'homme qu'elle aime, paralysé suite à un accident sur une plateforme pétrolière. Lars Von Trier met l'amour par substitution face à la morale collective, dans une œuvre qui remporta le Grand Prix en 1996. Une situation sans issue pour le personnage interprété par Emily Watson. Jusqu'au bannissement et à l'irréversible.

Informations

Lire la première partie de cet article.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur