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CANNES 2006 - Quelques chocs

Chaque année le festival offre son lot de films chocs. Sans en donner un aperçu exhaustif, nous avons choisi de vous parler de deux des films les plus troublants de cette édition: le hongrois « Taxidermie », et l’américain « Bug ».

Tout d’abord, « Taxidermie » (en salles le 23 août), signé Gyorgy Palfi, présenté dans la section Un certain regard, et dont le dossier de presse ressemble à une tranche de viande empaquetée sous cellophane. Cet ovni cinématographique à l’esthétique très travaillée, nous conte l’histoire d’une famille sur trois générations. On nous présente d’abord un aide de camp qui a le feu au sexe (au sens propre comme au figuré) et passe son temps à fantasmer ses relations sexuelles. Puis son fils, devenu champion de la dilatation de l’estomac, et qui s’entraîne à se fait vomir. Enfin son petit fils, devenu taxidermiste, et qui décide de s’empailler tout seul… Les affres de la création et de la reconnaissance par une certaine forme d’art ou de performance, synonyme de réussite, sont au centre de ce film anatomiquement incorrect, qui est à voir le cœur bien accroché.

Terminons avec « Bug » de William Friedkin (L’exorciste, « French connection »), film sur la paranoïa d’un homme, persuadé notamment que son corps est infecté par des insectes invisibles. Le scénario, brillamment construit, emmène le spectateur vers un huis clos étouffant, et fait monter la tension crescendo. Il passe en revue toutes les théories du complot imaginables, et montre comment un malade peut entraîner quelqu’un d’autre dans son délire obsessionnel. Les interprètes sont pour beaucoup dans la crédibilité de cette histoire, et ont chacun leur tour des crises impressionnantes: Michael Shannon se débattant contre les insectes sur le lit, ou Ashley Judd dévoilant l’ampleur de sa paranoïa dans une tirade au delà de l’hystérie.

Deux films physiques donc, à ne pas mettre entre toutes les mains… et loin du glamour d’autres films en sélection, dont nous vous parlons dans le reste de ce bilan du festival de Cannes 2006.

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Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur