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CANNES 2006 - Le règne des dessins animés

Parmi les films présentés au festival de Cannes cette année, toutes sections confondues, outre les films de genre (policier, horreur…) on notera cette année la prédominance du dessin animé, sous diverses formes.

Avec « Azur et Asmar », Michel Ocelot, créateur du célèbre Kirikou, revient au conte irréaliste charmant, construit comme une série d’épreuves à surmonter. Utilisant images de synthèse pour les visages et les mains de ses personnages, et à plats de couleur uniformes pour les vêtements, son film est un véritable feu d’artifice de coloris, et constitue un émerveillement visuel constant. Ce projet de plus de six ans de gestation est une vraie réussite, délivrant au passage, avec légèreté, un message de tolérance et de découverte des autres cultures. Il invite ainsi à une certaine ouverture d’esprit et à un oubli des préjugés raciaux ou sociaux.

Les travers des humains sont également au cœur de « Nos voisins les hommes » (en salles le 05 juillet) produit par Dreamworks créateurs notamment de Shrek. Ce très amusant récit en 3D, nous conte les mésaventures d’une bande d’animaux sauvages coincés dans le dernier espace vert d’un lotissement, et désireux de reconstituer des réserves de nourriture pour l’hiver. Abordant intelligemment les excès de la société de consommation, et les effets de la mal-bouffe (odeurs artificielles, sur-dimensionnement des paquets, marketing…), le film épingle surtout les banlieues chics à l’américaine, les règles absurdes dans les copropriétés (la hauteurs maximale des brins d’herbe dans une pelouse!) et l’obsession de réussite financière, arguant que la nature empêche finalement de « faire fructifier son capital immobilier » tant elle n’est pas totalement maîtrisable.Enfin « Princess », du danois Anders Morgenthaler, composé également de quelques scènes jouées, est à classer dans une catégorie résolument adulte, puisqu’il nous conte la croisade d’un prêtre contre le monde du porno, sensé avec causé la mort de sa sœur, surnommée dans le milieu « the princess ». Le film, entre deux gentilles provocations visuelles ou verbales, est surtout le dessin d’une relation naissante entre un homme et la fille de cinq ans qu’il vient d’adopter. Il mêle dessins de personnages aux contours simples et aux expressions un brin forcées, et fond de décors souvent retravaillés à partir de superpositions de photos (arbres, immeubles…), pour mieux déranger et émouvoir.D’autres films entrant dans cette même catégorie ont également été présentés, dont « A scanner darkly » film futuriste de Richard Linklater où Keanu Reeves et Winona Rider sont entièrement redessinés par dessus la pellicule, et « Free Jimmy », autre dessin animé qui faisait la clôture de la semaine de la critique. De quoi se mettre sous la dent dans les mois qui viennent, après avoir vu le pâlichon « Cars » de Pixar, (14 juin 2006) réussite impressionnante au niveau technique, mais dont l’humour décevra malheureusement les plus grands.

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Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur