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Venise 2018

Bilan VR : les histoires ou l’on choisit plus ou moins son point de vue

BATTLESCAR
de Nico Casavecchia et Martín Allais
Hors compétition – Best Of – Linéaire
Note : +2
Durée : 7mn

Passé par le Festival d'Annecy en juin dernier, "Battlescar" est une belle évocation de l'esprit punk, à la narration éclatée, mettant en scène la rencontre de deux femmes en prison, l'une cherchant une compositrice pour son groupe. Un des gros points forts est le fait que le spectateur dispose selon les scènes d'un point de vue différent : observation des personnages en miniatures comme sur un plateau, perspectives à l'intérieur de photos d'un journal, vision subjective à échelle humaine (dans la rue, dans un appartement...). Un journal intime impliquant Lupe et Debbie dans les milieux underground de 1978 à suivre, puisqu'il s'agit seulement des premières scènes.

AGE OF SAIL
de John Kahrs
Compétition – Linéaire
Note +2
Durée : 12mn

"Age of Sail" met en scène un vieux marin venant au secours d'une jeune femme rousse tombée à la mer. L'ensemble de l'action se déroule dans la petite embarcation, alors qu'ils tentent de revenir à terre, de braver une tempête, ou de s'approcher d'un navire. Le graphisme de l'animation ressemble à celui de Rémi Chayé ("Tout en haut du monde") et met en valeur la lumière des lieux. Quant à la musique, très belle, elle semble porteuse d'espoir au sein de cette triste histoire.

TALES OF THE WEDDING RINGS
(Kekkon yubiwa monogatari)
de Sou Kaei
Hors compétition – Best Of – Interactif
Note +2
Durée : 27mn

Certain l'un des films les plus cohérents de cette année, "Tales of the wedding rings" est une première partie de l'adaptation d'un manga, en noir et blanc, histoire de promesse de jeunesse entre un garçon et une fille devenus de jeunes adultes. Tirant parfaitement parti de la technique de la VR et de l'espace mis à disposition, le film propose les cases de la BD comme des fenêtres vers lesquels on peut se pencher, en élargir certaines pour donner de la dynamique, et nous permettre de pénétrer entièrement dans d'autres. Magnifique.

SHENNONG : A TASTE OF ILLUSION
de Li Mi et Zheng Wang
Compétition – Linéaire
Note +3
Durée : 9mn

Voici un film d'animation à la fois amusant et spectaculaire. En forêt, on découvre donc un fantasque personnage, sorte de Tarzan trimballant en guise de sac à dos une carapace de tortue magique. Se mouvant étrangement, mangeant tout ce qui lui passe sous la main, il finit par dévorer un champignon douteux et vous propulse alors dans un trip hallucinogène. Le combat avec une sorte de tapis volant à la tête de Dragon chinois, situé entre des rochers flottant dans les airs, est des plus spectaculaires. Il reste lisible malgré la multiplicité des angles adoptés.

THE GREAT C
de Steve Miller
Compétition – Linéaire
Note +3
Durée : 35mn

"The great C" vous propose de suivre une histoire, en choisissant vos angles de vue, à la manière de "Arden's Wake" l'an dernier, avec cependant un peu moins de latitude. Un jeune homme est désigné pour se présenter devant le "Grand C", une créature monstrueuse à tentacules étant chargée de s'assurer qu'il ne fuit pas. On suit donc son parcours dans une ville en ruine, partiellement colonisée par la végétation, alors que sa copine le suit, pour lui venir en aide. Graphiquement le film est très bien fait, fourmillant de détails, et le changement régulier de point de vue pour une même scène est plutôt pertinent.

ARDEN'S WAKE : TIDE'S FALL
de Eugene YK Chung
Hors compétition – Best Of – Linéaire
Note +4
Durée : 27mn

Il s’agit là d’une version légèrement plus longue de l’un des événements de l’an dernier, véritable petit bijou de narration où chacun peut choisir son point de vue, comme s’il observait une maquette sur laquelle se déroule d’action (une base marine). Suivant un père et sa fille, le premier se perdant en plongée, la seconde partant à son secours, le film est à la fois esthétiquement séduisant et riche en perspectives et seconds plans.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur