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Festival de Cannes 2012 : Quinzaine des réalisateurs – Michel Gondry ouvre la marche avec une foisonnante fable urbaine sur l'effet d'entraînement

17 mai 2012

THE WE AND THE I
de Michel Gondry
avec Joe Mele, Meghan Murphy, Alex Barrios...

C'est enfin les vacances d'été et les élèves d'un lycée du Bronx s'engouffrent dans leur bus habituel. De ce pitch tout simple, Michel Gondry (« Eternal Sunshine of the Spotless Mind », « La Science des rêves ») réussit à tirer un quasi huis clos situé dans le véhicule en question, et divisé en trois parties: « les tyrans », « le chaos » et « le jeu ». Les bêtises d'adolescents du début (une chaussure collée sur la vitre, une vidéo sur YouTube où un mec glisse sur du sol beurré ou deux petits gamins qu'on suspend par leurs sacs à dos) comme des gestes intimes (un baiser entre deux garçons ou deux filles...) permettent de présenter brièvement les protagonistes.

Puis le flot de provocations gratuites ou méritées, les plaisanteries graveleuses, les persécutions des plus moches se font jour, révélant des logiques de groupes implacables. L'effet d'entraînement joue à fond et presque tous se montrent irrespectueux, cruels ou gratuitement méchants. Gondry, lui, maîtrise parfaitement le lieu, sa caméra franchit les rambardes, multiple les angles de vue, passe d'un protagoniste à l'autre et à ses accessoires (le smartphone indispensable pour s'envoyer des vidéos compromettantes ou des textos d'amour...).

Il ouvre le champ de vision du spectateur en illustrant quelques souvenirs ou les fantasmes de ceux « qui se la pètent » et en les simulant dans un split-screen grâce à l'incrustation de certaines scènes dans une vitre du bus ou d'une voiture, pouvant ainsi suivre deux actions en même temps. Reste une jolie comédie, au rythme endiablé, portrait d'une jeunesse individualiste qui ne pense qu'à faire la fête, même dans les moments les plus graves, d'adolescents qui préfèrent « traiter leur monde comme de la merde » pour parader devant leur groupe de potes, plutôt que de montrer leur vraie personnalité ou la moindre sensibilité.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur