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Festival de Cannes 2012 : Compétition – Wes Anderson confirme sa maestria technique et son humour décalé avec un Moonrise Kingdom au charme rétro

16 mai 2012

Compétition
MOONRISE KINGDOM
de Wes Anderson
avec Bruce Willis, Jared Gilman, Kara Hayward, Edward Norton, Bill Murray, Frances McDormand, Tilda Swinton, Jason Schwartzman...

Le premier plan du film affiche immédiatement son ton sarcastique et légèrement moqueur, tout comme son aspect rétro lié à une intrigue située en 1965. On peut y voir furtivement un tableau en macramé représentant un paysage centré sur un phare rouge. Accroché au mur, il représente en fait la maison dans laquelle vit la famille de Suzy, jeune adolescente qui s'échappera en douce, pour retrouver un jeune scout, Sam, aussi orphelin que prétendument perturbé. Grâce à une brillante mise en place, faite de mouvements de caméra millimétrés, composés de travelling latéraux, rotations soudaines à 180°, travellings verticaux, le réalisateur nous emmène dans les moindres recoins de cette maison, nous faisant découvrir les us étranges de la famille qui l'habite.

La découverte de l'univers des scouts est elle aussi intrigante, mettant l'accent sur la discipline militaire qui n'arrive cependant pas à brider l'imagination de jeunes gens prêts à en découdre avec les autres, comme avec la vie. Franchissant allègrement par moments la ligne qui sépare la poésie de l'absurde, Wes Anderson compose, avec l'aide de son complice co-scénariste Roman Coppola, une intrigue enfantine aux élans aventuriers et guerriers, qui vient se confronter à un monde des adultes, plutôt glauque (la liaison entre le flic et Mme Bishop) et désabusé (les conversations téléphoniques ahurissantes en split-screen qui ponctuent le film). Fidèle à son style graphique où chaque plan est étudié dans le moindre détail, Anderson travaille ici un humour tout en détails et en finesse qui ne plaira cependant pas à tout le monde. Son casting quatre étoiles a en tout cas permis de lancer le Festival de Cannes 2012 en grande pompe, puisque Bruce Willis, Edward Norton, Tilda Swinton et Bill Murray avaient fait le déplacement. Leurs personnages restent cependant bien superficiels, plutôt décrits par leurs tics que réellement développés.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur