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Festival de Cannes 2012 : Compétition – Lee Daniels passe à côté de son sujet avec The paperboy

26 mai 2012

Compétition
PAPERBOY
(The paperboy)

de Lee Daniels
avec Zac Efron, John Cusack, Matthew Mcconaughey, Nicole Kidman...

Le second film du réalisateur de « Precious » se présente sous la forme de l'interview d'une servante noire, relatant les déboires de Ward Jansen, reporter, et de son jeune frère Jack, durant l'été 1969. Autre histoire d'un jeune homme inexpérimenté, tout comme « Lawless », « Paperboy » est centré sur le personnage de Jack, plus fasciné par la femme qui a amené son frère à revenir dans la région, que par l'enquête qu'il doit aider à mener, en jouant les chauffeurs. Offrant au festival l'une de ses plus belles montées des marches, on retrouve à l'affiche le chéri de ces demoiselles, Zac Efron (« High school musical »), Matthew McConaughey en reporter dont les penchants homosexuels sont à peine dissimulés, et Nicole Kidman, saisissante en groupie irrationnelle qui entretient une correspondance avec Hillary (John Cusack), un prisonnier inquiétant, sur le point d'être exécuté.

Si l'enquête ne passionne guère, c'est la peinture en toile de fond d'un contexte social qui méprise les gens de couleur comme les homosexuels qui fait mouche, avec une description malheureusement minimale d'humiliations quotidiennes usantes. Adepte d'effets de mise en scène un peu trop voyants, Lee Daniels arrive parfois à mettre mal à l'aise, comme lors de la première rencontre entre le détenu et sa future femme, scène de masturbation à distance qui dérange forcément par son impudeur. Plus souvent, il réussit surtout à agacer, soulignant inutilement des passages déjà suffisamment dramatiques en soi, et les transformant presque en éléments involontairement comiques (les plans flous où Charlotte doit uriner sur les piqures de méduses de Jack, la baise furieuse sur la machine à laver, la scène de la fin avec le plan zénithal sur le canot...). Reste une vision inquiétante des marais de Louisiane, lieux hautement cinématographiques, dont l'image relève d'un mélange de fascination et d'inquiétude.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur