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Festival de Cannes 2012 : Compétition – Le nouveau Cristian Mungiu, Au delà des collines, sombre progressivement dans le ridicule

20 mai 2012

AU-DELA DES COLLINES
(Dupa dealuri)

de Cristian Mungiu
Cristina Flutur, Catalina Harabagiu, Cosmina Stratan...

Dans un couvent orthodoxe de Roumanie, situé au sommet d'une colline où les villageois montent régulièrement pour la messe, Voichita, jeune religieuse, accueille l'une de ses amies, Alina, récemment revenue d'Allemagne. Trahissant l'amour secret et vraisemblablement charnel qui les unit, elle décide de renoncer à partir avec celle-ci, qui menace alors de se jeter dans le puits. Maîtrisée par les autres pour ses excès de violence, elle est emmenée de force à l'hôpital. Son séjour dans le couvent va progressivement virer au cauchemar.

Conte sur la religion et l'ignorance, « Au delà des collines », nouveau film de Cristian Mungiu, palme d'or pour « 4 mois, 3 semaines et 2 jours », nous livre un récit poussif décrivant le maintien des religieuses dans la peur du démon, et la contamination d'une société toute entière par des croyances irrationnelles (même l'infirmière conseille de prier pour repousser le malin, et le médecin demande si sa patiente a jamais entendu des voix...). Entre aspect sectaire du mouvement religieux, où on appelle les chefs papa et maman, vie quotidienne extrêmement simple, le film s'enlise irrémédiablement.

Malgré des aspects picturaux intéressants, ce long calvaire de 2h30 se regarde avec une incrédulité grandissante, Mungiu jouant des mêmes ressorts d'injustice et d'obstacles qui valaient pour son précédent film. Mais à aucun moment le spectateur n'est réellement inquiet pour la pauvre amante éconduite. Là où un Haneke nous aurait ulcéré, les plans contemplatifs, l'arrivée symbolique de la neige, les tortures doublées de réflexions basiques finissent d'enfermer le film dans une caricature qui frise le ridicule, jusque dans les réactions des religieux lors d'une fin qui mêle de manière hypocrite le mystique et le réalisme... Une dénonciation d'un système qui n'en n'est pas une, à moins qu'elle ne soit simpliste à outrance.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur