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LUNA

Un film de Elsa Diringer

Une chronique adolescente sensible et solaire

Luna est bien décidée à faire la fête pour l’anniversaire de son petit copain, Ruben. L’alcool coule à flot, mais la soirée dérape, la bande agresse un jeune garçon. Quelques mois plus tard, la victime débarque au travail de Luna. Mais celui-ci ne semble pas la reconnaître. Au contraire, les deux adolescents semblent s’apprécier…

Pour son premier passage derrière la caméra, Elsa Diringer a choisi de s’inspirer d’une ancienne amie du lycée, une jeune fille frivole et insouciante, qui croquait la vie à pleines dents quitte à délaisser les bancs de l’école. Dans son film, cette muse devient Luna, une adolescente de Montpellier venant tout juste de valider son CAP dans une exploitation maraîchère. Elle est souriante, débordante d’énergie, préférant aisément les excès à la demi-mesure. Avec son tempérament de feu et sa spontanéité, elle a mis le grappin sur Ruben, le beau gosse du coin qui n’hésite pas à bomber le torse pour rappeler qu’il est le mâle alpha de la bande. Alors qu’il s’agissait d’une énième beuverie, la soirée d’anniversaire de ce dernier dérape, la troupe agressant un garçon. La scène est brutale, âpre, symbole d’une jeunesse pouvant basculer à tout moment des rires vers une violence froide.

Si le métrage traitera de la culpabilité, la caméra s’intéressera surtout à celle qui donne le titre à cette œuvre vibrante et poignante, capturant les émois adolescents au plus près de sa protagoniste. Les minutes défilent, les thématiques se multiplient, et la rudesse des débuts de laisser sa place à une idylle estivale exaltante. En refusant systématiquement la surenchère, la néo-cinéaste trouve le ton juste pour électriser le récit initiatique tumultueux de ses deux héros. Avec son scénario sans artifice et sa mise en scène élégante, Elsa Diringer réussit avec brio son baptême du feu, révélant par la même occasion une actrice à suivre : Laëtitia Clément. Sous ses faux airs de Cameron Diaz, la débutante irradie la pellicule, sublimant la rage contenue et les minauderies assumées de son personnage. Deux femmes dont il faudra à coup sûr vite se rappeler du nom !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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