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NEWS

Festival

Festival de Gérardmer 2009 : Jours 1 et 2 – Étrange film finlandais et ouverture décevante

30 janvier 2009

MERCREDI 28 JANVIER 2009

Il est 19h quand la cérémonie d'ouverture commence à l'Espace Lac, salle principale du festival, ouvert par le Président du Jury Jaume Balaguero après les discours habituels.

THE BURROWERS

Premier film de la compétition, "The Burrowers" s'essaie au mélange des genres en racontant le parcours mené par des colons dans l'Ouest américain pour retrouver les assassins d'une famille. Après avoir accusé les tribus indiennes locales, ils vont rapidement se rendre compte que la vérité est toute autre. Si les premières minutes parviennent encore à faire illusion, le film sombre rapidement dans le n'importe quoi, la faute à un manque de moyens handicapant et à un scénario trop mince. On se retrouve ainsi à suivre les chevauchées interminables de personnages inintéressants, incarnés par de mauvais acteurs peu concernés (si l'on excepte Clancy Brown), avant une dernière partie complètement ratée où les protagonistes affrontent une poignée de monstres moches dignes d'un mauvais téléfilm horrifique. Restent les paysages grandioses de l'Ouest américain, mais l'on se demande bien ce qu'un tel film peut faire en compétition. Bref, passons.

JEUDI 29 JANVIER 2009

Réveil matinal pour ce vrai premier jour de festival, et direction l'Espace Lac pour la suite de la compétition.

SAUNA

Deux frères, en mission sur la frontière entre la Finlande et la Russie, vont devoir faire face à leurs péchés après être tombés sur un sauna perdu au milieu des marécages... Voici pour le pitch énigmatique de ce "Sauna", deuxième long-métrage du réalisateur finlandais Antti Jussi Annila et vrai film atypique. Perdus au sein d'une nature sauvage et inaccessible, les deux frères aux caractères radicalement différents (Erik est un homme de foi au physique de guerrier, Knut semble plus accommodé à la vie citadine) commettent l'irréparable et se voient confrontés à leurs démons intimes, dans une mise à nue corporelle et mentale des plus terrifiantes. Porté par une direction artistique crépusculaire et froide, un scénario volontiers mystique et une dernière demi-heure versant dans le fantastique pur et dur, "Sauna" impose le nom de son réalisateur : Antti Jussi Annila, à retenir...

THE LOST

Direction le cinéma Paradisio pour découvrir les films de la sélection des Inédits vidéo, et on attaque avec l'excellentissime "The Lost". Premier film du talentueux Chris Sivertson (collaborateur de longue date de Lucky McKee et réalisateur de l'inédit "I Know Who Killed Me" avec Lyndsay Lohan), il évoque l'histoire déjanté de Ray Pye, beau gosse psychotique ayant abattu au fusil deux campeuses. Dès sa première scène (une apparition nue de la belle Erin Brown), "The Lost" déroule un univers hystérique et fou, peuplé de personnages étranges gravitant tous autour d'un protagoniste hors-norme. Interprété par l'inconnu et excellent Marc Senter, Ray Pye est un être pathétique, violent et autoritaire, cachant ses fêlures sous un masque de sérénité trompeur et décadent. Baroque (and roll !), lumineux, sensuel, speedé... "The Lost" est une plongée en apnée dans un esprit dérangé, où la musique sature et où les sentiments sont exacerbés à l'extrême, jusqu'à un déchaînement de folie meurtrière n'épargnant aucun des personnages. Un film de fou, qui aurait bien mérité de figurer en compétition officielle.

RESIDENT EVIL : DEGENERATION

Après cet excellent "The Lost", nous enchaînons sur "Resident Evil : Degeneration", et ce malgré quelques réticences dûe au précédent opus. Sept ans après la catastrophe de Racoon City, des zombies enragés lancent une attaque sur l'aéroport de Hardvarville. Les deux fameux agents Leon Kennedy et Clair Redfield sont sur les lieux : les zombies n'ont cas bien se tenir!!! Malheureusement très vite rattrapé par la médiocrité de la série, le film d'animation est bâclé d'un point de vu strictement technique (qualité des textures déplorable, animation plus que minimaliste et je ne préfère pas vous parler de la dynamique des vêtements, cheveux et autres fumées), ce qui nous ramène vite à la dure réalité : encore un "Resident Evil" manqué. Les courtes apparitions de zombies mollassons inspirent plus le rire que la terreur et ne suffisent pas à convaincre. Si l'on excepte quelques références bien placées aux jeux, comme l'introduction des personnages et de l'intrigue, cette version animée du mythique exutoire vidéo-ludique n'est rien de plus qu'une nouvelle déception pour les fans des premières heures.

GRACE

Retour à l'Espace Lac pour le troisième film en compétition. Contant l'histoire déprimante d'une jeune femme, mère d'un bébé mort-vivant et affamé de sang, "Grace" pratique un fantastique feutré et réaliste, misant sur l'ambiance pour instaurer un suspense, dans la lignée d'un "Rosemary's Baby". Efficace et émouvant lorsque l'actrice Jordan Ladd occupe l'écran de ses peurs et de ses doutes, parfois provocateur dans ses rares débordements graphiques et les quelques scènes impliquant le bébé, le classicisme de Paul Solet peine pourtant à faire décoller un récit laborieux et ampoulé, laissant comme un goût d'inachevé à la fin de la projection. Sincère et maladroit, mais n'est pas Polanski qui veut.

ELEPHANT MAN

"Grace"... ouais... mais pourquoi pas un grand classique ? La décision est prise : ce sera "Elephant Man" pour conclure la soirée en beauté ! Tant de laideur et de fange transcendées par l'âme pure d'un monstre humain, de celui qui n'est pas "un annnimal" ! Merveilleuse occasion de (re)découvrir ce chef-d'oeuvre noir et blanc du cinéma des année 80.

Frederic Wullschleger Envoyer un message au rédacteur