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Festival de Gérardmer 2009 : Jour 3 - Multitudes de surprises pour fans avisés

31 janvier 2009

VENDREDI 30 JANVIER 2009

MANHUNT

La journée commence fort avec le quatrième film de la compétition, venu tout droit de Norvège. Quatre amis partis camper en forêt deviennent les proies d'une chasse à l'homme des plus sauvages. Voilà pour le pitch basique de ce "Manhunt" agressif et radical, survival sans pitié revenant aux sources du genre (le début copier/coller sur "Massacre à la tronçonneuse", le décors naturel à la "Délivrance") pour mieux nous asséner un uppercut visuel et sensitif des plus brutal. Filmant avec emphase une nature meurtrière, Patrik Syversen ne laisse aucun répit aux spectateurs (et aux protagonistes) et enchaîne les mises à mort violentes et outrancières, grandement aidé par des comédiens impeccables et une mise en scène intuitive et empathique, s'attardant sur les personnages pour mieux retranscrire leur effroi. Terrassant.

LONG WEEK-END

On reste en pleine nature (et à l'Espace Lac !) pour la présentation en avant-première du quatrième long-métrage de Jamie Blanks, talentueux réalisateur de "Urban Legend". Remake d'un classique du cinéma de genre australien (réécrit ici par son scénariste), "Long Weekend" voit un couple en crise (le christique Jim Caviezel et l'inconnue Claudia Karvan) partir camper au bord de la mer. Peu respectueux d'eux-mêmes ou de la nature qui les entoure, ils vont voir leur séjour tourner au cauchemar. Loin de l'hystérie et de la violence de ses précédents métrages, Blanks opte pour une atmosphère d'étrangeté permanente, rythmée par les bruits de la faune et de la flore locales, où les aigles attaquent sans prévenir et où les lamantins morts continuent de se mouvoir... Las, malgré une teneur visuelle franchement épatante (les décors paradisiaques sont particulièrement mis en valeur), "Long Week-end" ne décolle jamais, la faute à un rythme défaillant, à un scénario inexistant et à un Caviezel à côté de la plaque. Dommage.

SPLINTER

Premier film du britannique Toby wilkins "Splinter" fait la part belle au film de monstre sanguinolent. Il créé une atmosphère efficace en plaçant ses acteurs dans une station service de laquelle ils devront sortir coûte que coûte, et ce malgré la piquante et un peu trop affectueuse bestiole qui les attend à l'extérieur... Sans être parfait, le film s'enorgueillit d'une image relativement léchée et d'un monstre bien exploité, et se révèle un premier long-métrage encourageant pour la carrière future de Toby Wilkins.

MIDNIGHT MEAT TRAIN

Toujours en compétition, "Midnight Meat Train" fut précédé d'un hommage au grand John Landis, réalisateur-culte des "Blues Brothers" et du "Loup-Garou de Londres", ici récompensé pour l'ensemble de sa carrière.

Adaptant une nouvelle de l'écrivain anglais Clive Barker, "Midnight Meat Train" voit un journaliste en quête de reconnaissance devenir obsédé par un homme qu'il pense être un redoutable tueur en série. Interprété par le massif Vinnie Jones (vu chez Guy Ritchie), au centre de ce film incroyable, armé d'un marteau démesuré et d'une conviction sans borne, ce slasher gore et fantastique transcendé par la caméra virtuose de Ryuhei Kitamura, est le premier film américain du cinéaste japonais. Et ce dernier se permet tous les extrêmes, osant l'ultra-violence stylisée (du gore numérique !) et des mouvements de caméra impossibles pour impliquer au maximum le spectateur au cœur d'un film jusqu'au-boutiste et formidable, marquant la naissance d'un nouveau boogeyman culte : Mahogany, le boucher au marteau. Mortel !

BAD BIOLOGY

Début d'une soirée d'avant-premières avec ce "Bad Biology" des plus attendus. Voilà seize ans que le pape du cinéma underground, le new-yorkais Frank Henenlotter, n'avait pas réalisé un film, ayant clos alors sa trilogie des frères siamois. Le voici donc de retour aux affaires avec un délire comique et ultra-sexué, qui nous conte la rencontre forcément explosive entre deux êtres génétiquement modifiés : elle possède sept clitoris, lui un pénis drogué et intelligent, tous deux recherchent l'âme sœur au sein d'un monde qui rejette les anormaux. Véritable comédie trash aux personnages azimutés, défilé de jeunes femmes nues et de scènes de sexe délirantes, filmé et monté un peu n'importe comment, "Bad Biology" célèbre le sexe et le plaisir, célèbre l'amour d'un cinéma-guérilla tourné coûte-que-coûte, et diffuse un humour des plus ravageurs, faisant même intervenir une authentique zézette en plastoque ! Dément et hilarant à la fois.

REPO! THE GENETIC OPERA

On termine la soirée avec l'un des films les plus attendus... Voila une oeuvre qui ose : un opéra rock à l'esthétique gothique/emo sur fond de chirurgie outrancière, de monopole du pouvoir, de violence et de vendetta, tels sont les ingrédients du pari plus qu'osé fait par Darren Lynn Bouseman (réalisateur de "Saw" 2,3,4..). En 2056, alors que la pénurie d'organes est un fléau pour la planète, la société GeneCo (vendeur d'organe à crédit) apparait comme une solution miracle. Un seul point noir à ce merveilleux échappatoire : si le remboursement des traites se fait attendre, la société reprend son bien... Vision sombre et cynique du genre humain, dépeinte dans un cadre glauque et crasseux, "Repo" nous offre sa vision d'un monde tenu par quelques privilégiés abusant de leurs prérogatives, ceci en prenant le parti-pris de la bd et du manga pour faire passer la sombre et passablement dramatique histoire des protagonistes et de ceux qui les entourent. Casse-gueule et jusqu'au boutiste, voilà bien un film qui mérite une seconde vision.

Frederic Wullschleger Envoyer un message au rédacteur